Après les Etats-Unis, Israël et, plus récemment, l’Autriche, la France doit-elle étendre sa campagne de vaccination contre le Covid-19 aux enfants âgés de 5 à 11 ans ? A l’heure où l’augmentation de la pollution reprend de manière inquiétante et que l’on plonge dans une cinquième vague à l’approche de Noël, la question revient de manière agaçante. Car bien que le taux de couverture vaccinale soit de 75 % en France, l’un des taux les plus élevés au monde, il reste encore près de 7 millions de personnes de plus de 12 ans qui ne sont pas vaccinées. Cela laisse au Sars-Cov-2 la possibilité de se propager sur tout le territoire et de générer des milliers de contaminations.

Alors, pour limiter la circulation du virus, faut-il étendre la vaccination à 5-11 ans ? Aujourd’hui, seuls les enfants atteints d’une pathologie très grave peuvent recevoir une injection. Pour le reste, il faudra attendre l’avis de l’Agence européenne de la santé, prévu en décembre, puis celui des autorités sanitaires françaises. Celui-ci devrait reporter l’autorisation à janvier 2022. A moins que la France ne décide, comme l’Autriche, de passer outre l’opinion européenne. Improbable. Ou que la situation sanitaire ne dégénère pas franchement ? Moins improbable.

Peu de bénéfices, des « effets négatifs extrêmement rares » pas encore exclus

Mais que sait-on vraiment de l’action des vaccins chez les tout-petits ? Les résultats préliminaires d’un essai clinique mené par Pfizer chez 4 500 enfants montrent l’absence d’effets secondaires graves et ne révèlent que des effets mineurs, tels que des douleurs au site d’injection, quelques rougeurs, voire de la fatigue ou de la fatigue. Ils confirment que ce vaccin les protège à 90,7 % contre les formes symptomatiques du Covid-19. L’essai clinique de Moderna, qui a porté sur 4 753 enfants, montre des résultats comparables, proches de ceux obtenus chez les adultes. En plus de la protection contre le Sars-Cov-2, la vaccination des très jeunes pourrait permettre de maintenir les écoles ouvertes, voire de réduire la transmission de l’épidémie en population générale. Mais de nombreux experts estiment que le rapport risque-bénéfice n’est pas si évident.

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« Actuellement nous sommes aux prises, non pas avec une, mais avec plusieurs épidémies (bronchiolite, rougeole, varicelle, etc.) , comme chaque année… Et ils nous disent qu’il faut d’urgence vacciner les enfants entre 5 et 11 ans contre le Covid-19, une maladie qui la plupart du temps est bénigne pour eux ? », s’agace Christèle Gras-Le Guen, chef des urgences pédiatriques, service du CHU de Nantes Le 15 novembre, la Société française de pédiatrie, dont elle est présidente, a signé un forum avec trois autres sociétés scientifiques de pédiatrie, comme la Société de pathologie infectieuse de la langue française, affirmant qu’« il n’y a pas d’urgence ». vacciné 5-11 ans.

« Dans la grande majorité des cas, le Covid-19 des plus jeunes prend une forme asymptomatique ou très peu symptomatique, comme un rhume. Depuis le début de l’épidémie, nous n’avons détecté qu’environ 600 cas de syndrome inflammatoire multisystémique (PIMS) et tous ont évolué favorablement. Chez les adultes, nous sommes à plus de 100 000 morts ! », Devant les trois enfants, insiste le professeur Gras-Le Guen. Des bénéfices secondaires, rien d’évident donc. Et dans un tel cas, l’imposition de la vaccination aux enfants ne peut se justifier que si les risques, même extrêmement rares, sont totalement écartés, soutiennent les auteurs du forum. « Nous sommes des professionnels de la vaccination et nous ne sommes pas très préoccupés par d’éventuels effets secondaires graves, les premières données sur quelques milliers d’enfants semblent le confirmer. Mais si on veut être absolument sûr de détecter les risques, il faut attendre des millions d’injections », explique le Pr Gras-Le Guen. Chez les adolescents, le sur-risque de myocardite ou de péricardite a été calculé, par exemple, dans la vraie vie entre 5 et 21 cas par million de doses injectées.

Alors pourquoi les autorités américaines, en particulier, ont-elles encore choisi de vacciner les très jeunes ? « La situation sanitaire américaine justifie certes cette baisse du risque, mais pas ici », tranche le Pr Gras-Le Guen. De l’autre côté de l’Atlantique, où la population est cinq fois supérieure à celle de la France dans la même tranche d’âge, le nombre estimé de décès était de 94. Pour une situation d’égalité avec la France, ils ne devraient en déplorer que 15. Cette différence s’explique. par une obésité plus marquée chez les plus jeunes, ainsi que les fortes inégalités de leur système de santé. En Autriche, cette décision s’explique par la forte vague épidémique.

Focus sur une troisième dose pour les adultes

L’Académie de médecine a également publié, le 15 novembre, un avis tendant à confirmer les recommandations des sociétés savantes pédiatriques. Les universitaires continuent de s’opposer à l’obligation de vacciner en masse les plus petits. « Il ne serait pas éthique de lancer une telle campagne, alors que le bénéfice est minime, car il y a encore beaucoup d’adultes non vaccinés qui maintiennent le virus en circulation. Cela provoquera inévitablement de fortes réticences de la part des parents et pourrait même discréditer la campagne de vaccination en cours », prévient-il. Pierre Bégué, membre de l’Académie de médecine.

Cependant, les universitaires sont favorables à l’extension de la vaccination aux enfants « à risque de souffrir de formes graves de comorbidités, quel que soit leur âge, ainsi qu’aux autres enfants qui vivent dans leur environnement familial et scolaire », mais aussi ceux qui vivent dans l’environnement des adultes vulnérables, en particulier les personnes immunodéprimées et les personnes atteintes de maladies chroniques. Ils sont également préoccupés par d’éventuelles mutations futures du virus. « Les formes sévères chez les tout-petits sont très rares, mais il y a des raisons d’être prudent, ajoute Pierre Bégué. La variante Delta, qui est déjà plus contagieuse et provoque des formes plus sévères, a récemment muté avec une sous-variante « AY4.2 ». il faudra le surveiller, et on assiste à une augmentation des cas graves chez les enfants, notamment dans les pays d’Europe de l’Est, sans vraiment comprendre pourquoi. » Une autre variante, la B.1.640, dite « congolaise », intéresse également les spécialistes.

Dans les deux communiqués de presse, les chercheurs ajoutent que la maladie étant majoritairement bénigne chez les enfants, « les bienfaits de l’immunité naturelle » peuvent être envisagés. En clair, la stratégie de laisser circuler le virus dans la descendance pour développer une immunité naturelle dans la population pourrait représenter une option. Des constats qui surprennent forcément, puisque même si le vaccin peut provoquer des effets secondaires graves, ceux-ci seront logiquement toujours plus rares et moins graves que ceux de la maladie. « On hésite à écrire cette phrase, avoue Pierre Bégué. Elle se justifie par le fait que l’on sait que la maladie est largement bénigne pour les enfants. Christèle Gras-Le Guen estime pour sa part que même si les risques d’effets secondaires des vaccins sont minimes, il faut s’en assurer avant de recommander une injection.

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Pourtant, vacciner les très jeunes réduirait probablement la circulation du virus dans la population générale. « C’est vrai, mais la protection des vaccins diminue avec le temps, de sorte que l’immunité collective ressemble de plus en plus à un Graal inaccessible », répond Christèle Gras-Le Guen. De plus, les enfants sont déjà peu polluants par rapport aux adolescents et aux adultes. Demander aux bébés de se faire vacciner pour permettre aux adultes qui ne veulent pas se faire vacciner de pouvoir marcher sans masque, ça me dérange, il faut plutôt se concentrer sur eux. « D’autres priorités semblent plus urgentes selon les pédiatres, comme l’administration d’une troisième dose aux personnes fragiles ou aux personnes de plus de 65 ans, puis, sans doute, à l’ensemble de la population. semaines, alors que le nombre de nouveaux cas quotidiens de Covid-19 dépasse déjà les 20 000.

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Frédéric Filloux est chroniqueur à L'Express et rédacteur en chef de Monday Note.Frédéric Filloux

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