Il a fallu moins de 24 heures pour raser la ville de taudis de Talus 2, située sur l’île française de Mayotte dans l’océan Indien. L’Opération Wuambushu (« reprendre ») de la France a débuté lundi dernier dans son territoire d’outre-mer, entre Madagascar et le Mozambique, avec une douzaine d’excavatrices et de camions transportant des policiers. D’ici le mardi 23 mai, la plupart des 162 habitations informelles du quartier avaient été détruites, laissant des centaines de personnes sans abri. Voici les points clés de l’article :

Le gouvernement français a lancé l’opération pour lutter contre les « bandes, les logements de mauvaise qualité et l’immigration irrégulière ».

Il prévoit de déporter entre 10 000 et 20 000 personnes sans papiers et de détruire 1 000 bangas ou logements informels dans les bidonvilles.

La présence policière est lourde à Mayotte, où de nombreuses exceptions légales ont été faites au nom du contrôle des migrants, ce qui a conduit à des contrôles d’identité basés sur des profils et à des perquisitions policières régulières dans les maisons des gens.

Pour ceux sans papiers, cette opération représente une intensification de la « chasse aux sans-papiers » qui existe depuis des décennies.

Les collectifs d’extrême droite et les élus locaux de Mayotte soutiennent le gouvernement dans cette lutte.

La situation a créé un climat de peur qui s’est cristallisé en un sentiment anti-comorien violent.

L’opération a relancé les débats sur le colonialisme français, en particulier sur le statut de Mayotte en tant que département français.

Les liens entre les îles sont forts et l’économie de Mayotte dépend fortement de la main-d’œuvre étrangère, en particulier dans la construction.