Un chirurgien canadien a réalisé fin septembre « ce qui n’avait jamais été fait » : transplanter un poumon transporté quelques minutes plus tôt par drone entre deux hôpitaux du centre-ville de Toronto.

« Nous avons montré – et c’est un point très important – qu’il est possible de le faire sans danger », se félicite l’AFP le Dr Shaf Keshavjee, qui a travaillé avec une équipe technique pendant deux ans pour réaliser ce vol.

En pleine nuit, le drone a parcouru 1,2 kilomètre en un peu moins de dix minutes dans le ciel de la métropole canadienne, décollant de l’hôpital Toronto Western et atterrissant sur le toit de l’hôpital général.

Des poumons sur le point d’être transportés par drone pour une transplantation ultérieure, à Toronto, Canada, fin septembre 2021 (Unither Bioelectronique / AFP – Jason van Bruggen)

Les poumons ont ensuite été transplantés avec succès chez un patient de 60 ans atteint de fibrose pulmonaire.

Le drone a été transporté à l’aide d’un conteneur réfrigéré « qui maintient les paramètres thermiques de l’organe » afin que ce dernier soit « viable pour la transplantation ».

« Je pense que les technologies de drones ont un immense potentiel pour devenir un standard en matière de soins de santé », explique Mikaël Cardinal, vice-président d’Unither Bioelectronics, la société de biotechnologie qui a effectué le vol. Cette dernière, filiale de l’entreprise américaine United Therapeutics, est établie au Québec.

L’appareil a traversé l’environnement « urbain et complexe » du centre-ville de Toronto de manière automatisée, sous surveillance humaine.

Un drone utilisé pour transporter des poumons avant la transplantation dans un hôpital de Toronto, Canada, fin septembre (Unither Bioelectronique / AFP - Jason van Bruggen)Un drone utilisé pour transporter des poumons avant la transplantation dans un hôpital de Toronto, Canada, fin septembre (Unither Bioelectronique / AFP – Jason van Bruggen)

« L’enjeu maintenant est d’adapter cette technologie pour qu’elle soit accessible aux patients du monde entier », ajoute le Dr Keshavjee, spécialiste de la transplantation pulmonaire, qui rappelle que le poumon est « le plus fragile de tous les organes » à entretenir. et protéger. transporter.

Le temps est la limitation la plus critique pour le transport des organes. L’expérience montre que la technologie de livraison par drone, qui est déjà opérationnelle pour les colis achetés en ligne dans certains pays, pourrait effectivement être utilisée pour améliorer le système actuel de transport d’organes et réduire son coût.

En avril 2019, un drone a effectué un vol similaire en livrant un rein à un hôpital du Maryland, aux États-Unis.

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