Un outil pour rééduquer la main – Sciences et Avenir › Geeky News

Dextrain Manipulandum. Non, ce n’est pas le nom d’une nouvelle espèce récemment découverte, mais plutôt le nom du Prix 2021 du Concours de l’Innovation dans le Handicap qui vient d’être décerné à Lille lors du 36e congrès de la Société Française de Médecine Physique et de Réadaptation (Sofmer ).

« Six mois après un AVC, 50 % des patients ont encore des déficits de dextérité manuelle »

Cette innovation est en effet l’aboutissement d’un programme de recherche mené à l’Institut de psychiatrie et de neurosciences de Paris (Inserm) par Påvel Lindberg, co-inventeur et président du conseil scientifique de Dextrain, en collaboration avec la filiale Medical Devices Venture, du groupe Archos. L’oL’objectif de cette petite boîte métallique et de ses cinq pistons reliés à des capteurs de force : aider à la récupération de la motricité fine des mains, après, par exemple, un accident vasculaire cérébral (AVC). « A 6 mois après un AVC, 50 % des patients présentent encore des déficits de dextérité manuelle. Cependant, aujourd’hui, nous manquons encore d’outils pour le mesurer et le rééduquer spécifiquement », explique le chercheur. Il a ajouté : « Le principal avantage de notre appareil est de fournir une évaluation précise et complète de la dextérité grâce à un entraînement personnalisé avec des exercices de motivation intensifs. »

Crédit : Dextrain / Archos

Un appareil compatible avec un usage domestique

Lorsque nous utilisons nos mains au quotidien, cinq facteurs différents entrent en jeu simultanément : le contrôle de la force musculaire exercée par chacun des doigts, leur indépendance, la vitesse de déplacement, la maîtrise du temps, des actions comme la mémorisation et l’apprentissage. séquences de mouvement. Ici, chaque doigt a un piston correspondant qui doit être activé en fonction du programme qui se déroule à l’écran. De ce fait, le patient peut « voir » sur l’écran de l’ordinateur ou depuis une tablette les différents scores de sa dextérité, tout en suivant bien entendu son évolution dans le temps en fonction de sa rééducation. Portable, l’appareil est compatible en usage clinique et aussi à la maison. En attendant le marquage CE, la start-up prévoit de commercialiser dans les prochains mois pour un prix compris entre 2 000 et 5 000 euros.

Mais Dextrain, déjà primé en septembre 2021 à Réeduca, salon dédié à la kinésithérapie, n’entend pas se limiter au seul domaine de la rééducation neurologique (AVC, sclérose en plaques, maladies neurodégénératives…). Elle prévoit également d’investir dans la recherche et plus particulièrement dans le dépistage précoce en psychiatrie. « Nous avons un projet de recherche avec la professeure Marie-Odile Krebs du GHU Sainte-Anne pour réussir à détecter avec cet outil les anomalies de la motricité fine des mains, possibles signes avant-coureurs d’un début de schizophrénie », explique Pavel Lindberg. Cela continuera ensuite.