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Aucun de vous ne m’objectera : nous avons tous les ministres connus, gonflés d’importance. Une situation assez paradoxale dans la réalité, quand l’origine de ce mot est connue. « Ministre » vient en réalité du latin « ministre », qui signifiait… serviteur ou servante. Merveilleux? Non, puisqu’un ministre est l’exact opposé de magister (« celui qui commande ») et est apparenté à « minuscule », « mineur », « minimum », « plus petit » et même – ne forcez pas Bruno Le Maire à lire ceci article ou Edouard Philippe – à « moins ». Ainsi, à l’origine un ministre est celui qui se met au service de quelqu’un ou de quelque chose. Ce n’est qu’au XIIe siècle qu’il a acquis la signification particulière « au service du roi », et au XVIe siècle – « le conseiller direct du souverain ». « Étymologiquement le ministre est inférieur », conclut Françoise Nord, qui note ces correspondances dans un ouvrage vivant (1), dans lequel j’ai reconnu beaucoup de choses, et notamment ceci :

Quel est le lien entre lire et collectionner ? Verbe latin legere signifiant « ramasser » ou « recueillir ». Lire, c’est en quelque sorte « saisir » des lettres avec les yeux. Le français moderne doit aussi beaucoup à cette legere, qui a aussi donné neglegere (ou negliger), c’est-à-dire « ne pas cueillir », ce qui a évidemment entraîné notre « négligence ». Parmi ses autres descendants, on peut aussi nommer « intelligence » (de intellegere, formé d’inter et legere, « choisir entre », donc choisir), « recueillir » (de colligere, « lier ensemble », c’est-à-dire recueillir, recueillir ) et ses dérivés « collection », « collection », « collectivité », « collectionneur »…

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· Voici notre honneur national ! La vérité m’oblige à dire que notre bon vieux chiffon est un mot d’origine anglaise associé aux chips de nos apéritifs. Eh oui ! Chip signifiait en anglais du 14ème siècle « morceau, copeaux, copeaux ». Petit à petit, il a acquis le sens de «tranche», puis de «tranche de pomme de terre», que nous connaissons encore. C’est ce sens de « petit morceau » qui est contenu dans le mot « tissu », dont le sens originel « morceau de tissu de mauvaise qualité » désigne désormais une personne sans caractère, « tissu doux ».

Dans le genre de « je fais des détours incroyables pour arriver à mes fins », on cite aussi le verbe grec kaien « brûler », à l’origine du terme latin cauma « grande chaleur » et son dérivé caumare « se reposer pendant la chaleur » . Le terme est devenu au XIIe siècle « être au chômage » dans le sens de « rester immobile », et un siècle plus tard est devenu « être au chômage », « au chômage », et « au chômage ».

· Un Chao très mignon a une histoire tragique, car il est associé à l’esclavage. Rapport, dites-vous ? De nombreux Slaves ont été réduits en esclavage au Moyen Âge, ce mot s’est donc répandu dans ce sens dans différentes langues. Ainsi, le latin tardif sclavus signifiait à la fois « esclave » et « esclave ». Il avait un héritier à Venise (le haut lieu du marché des esclaves slaves) shao. D’où l’expression italienne Sciao tuo ! qui signifie littéralement « je suis ton esclave ». C’est elle qui est abrégée en français par ciao.

Arrêtons-nous sur la forme d’esclavage moderne avec un robot, inventé en 1924 par l’écrivain Karel Capaek du mot tchèque robota « travail forcé ». Basé sur l’ancien travail slave, sa signification originale était à nouveau «l’esclavage», ce qui peut être compris comme un robot est une machine programmée pour effectuer des tâches pour nous. Le plus surprenant est que le mot « travail » se prononçait à l’origine comme « orbota » avant de se déplacer en -r (les linguistes parlent de « métathèse »). Mais cet orbota vient d’un mot encore plus ancien orbho, qui nous a donné le mot « orphelin ». Pendant longtemps, en effet, les enfants privés de leur père et de leur mère ont dû faire n’importe quel travail pour survivre…

· Encore plus surprenant : notre canapé doit son nom à… un moustique. En effet, « canapé » vient de l’ancien français conopé, qui signifiait à l’origine un baldaquin pour un lit, avant qu’un changement de sens ne donne le nom au lit lui-même. Or, cette verrière était destinée, notamment, à protéger le dormeur de ces insectes gênants. L’étymologie le prouve : conopé vient bien du latin conopeum, dérivé du grec kônôpeôn, dérivé de kônôps, « moustique ». Ainsi, désormais, vous ne confondrez plus le canapé ni avec « canapé » (« une plate-forme surélevée recouverte de tapis et de coussins, où le Grand Vizir recevait ses invités »), ni avec « canapé », le mot persan qui a descends vers nous. à travers le turc avec le sens « salle de conseil remplie d’oreillers ».

Je terminerai cette chronique par une bouteille. Personnellement, je dirais que le terme est dérivé de « enfant ». j’aurais perdu. En fait, biberon vient du latin biber, « boire » (qui a aussi donné « eau »). Initialement, ce mot signifiait « le bec d’un vase », puis « un gobelet à l’usage des malades ». Ce n’est qu’en 1835 qu’on le retrouve dans le sens que nous connaissons : « un biberon à bec pour boire un enfant » (c’était avant que la tétine ne remplace le bec). Enfin, sachez que « baby » correspond à la francisation de « baby », l’anglicisme à la mode au 19e siècle dans les milieux aisés, qui, logiquement, engageaient des nounous…

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(1) Je perds mon latin. Étonnantes étymologies de mots usuels par Françoise Nord. Editions de l’Opportun.

LIRE AILLEURS

Les conflits d’orthographe ne sont pas nouveaux.

Vous pouvez facilement le vérifier en lisant ce billet, tiré de « Martin et Olivier », anciens correcteurs du Monde, sur leur « blog sauce piquante » dédié à la langue française. exemples à l’appui.

Presse française et diversité culturelle

Enveloppe Libération datée du 1er septembre 2022.

Enveloppe Libération datée du 1er septembre 2022.

Assis. Spécial

Cover of L'Humanité dated September 1, 2022.

Cover of L’Humanité dated September 1, 2022.

Assis. spécifique

Deux quotidiens partagent le même titre à l’occasion de la mort de Mikhaïl Gorbatchev, et utilisent tous deux un terme étranger. Cependant, Libération, comme L’Humanité, n’a pas choisi le russe, qui pourrait être compris, mais… l’anglais. Le plus drôle, c’est que deux collègues qui se disent de gauche ne se méfient pas vraiment de l’américanisme. Et qu’ils diffèrent aussi par l’orthographe (au revoir recommandé par Le Robert et Collins).

Consult old numbers of the Revue d’études d’oc.

Poésie provençale du XXe siècle ; Langue d’oc la poésie des troubadours dans le Mistral ; Noms et toponymes dans les textes médiévaux… Ce sont quelques-uns des titres d’anciennes éditions de la Revue d’études d’oc, dont les fichiers ont été mis sur Internet et sont désormais librement accessibles.

Et si vous preniez des cours d’occitan à l’université ?

L’Université Paul-Valery de Montpellier 3 propose une formation en langue occitane de la licence au doctorat, sous forme d’enseignement à temps plein et à distance. Les inscriptions sont toujours ouvertes via la plateforme ecandidat. Il existe également des stages à Toulouse, Bordeaux, Pau, Aix-en-Provence, Nice et Clermont-Ferrand.

Dans l’Aveyron, un inspecteur en guerre contre le « bavardage » est ridiculisé par un enseignant.

En 1836, l’inspecteur départemental des écoles primaires ordonne à l’instituteur du petit village de Longier, près de Millau (Aveyron), de ne plus parler « d’idiomes vulgaires » avec ses élèves (il en fait de même dans tout le département). Sa condamnation ? « L’usage de ce dialecte déplorable ne donne-t-il pas à vos villageois et à leurs enfants cette sauvagerie âpre devenue proverbiale partout ? » Mais lorsqu’il s’y est rendu pour faire respecter ses consignes, le professeur a trouvé un stratagème pour se moquer de lui…

Discover Sphères Régions, the magazine dedicated to regional identity

Format de narration longue, photographies, longues recherches et une volonté de retracer les « grandes histoires des peuples régionaux » de France plutôt que de se contenter d’une simple approche touristique. Voici les ambitions d’un nouveau confrère, le magazine trimestriel Sphères Régions, dont le premier numéro est consacré aux Basques, en prévision des Savoyards, Bretons, Corses et autres. À suivre. Et soutien.

faute de frappe

La semaine dernière, j’ai introduit « mon », « votre », « son », « notre » et « votre » comme « pronoms possessifs » alors qu’ils sont des « déterminants possessifs » (on a l’habitude de parler d' »adjectifs possessifs »). Merci aux lecteurs attentifs qui me l’ont signalé.

REGARDEZ

Pourquoi cauchemar sans -d quand on dit cauchemar ?

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