L’émotion suscitée il y a un an par les révélations des Fossoyeurs sur les vols du groupe Orpea a conduit à des contrôles plus stricts, des règles budgétaires plus strictes et plus de transparence, mais n’a rien changé au sous-effectif chronique des Ehpad. mettre en évidence les acteurs du secteur.

D’abord frappé par un tsunami médiatique, le groupe Orpea lui-même a d’abord réagi en niant toute défaillance, puis a changé de stratégie en licenciant ses principaux dirigeants et en annonçant vouloir améliorer sa pratique. Mais l’entreprise, qui a fait l’objet de plusieurs enquêtes judiciaires, est en difficulté financière et peine à boucler un plan de restructuration de la dette.

Pour l’auteur des « Fossoyeurs » (Fayard) Victor Castanet, qui a volontiers initié la « discussion sociale », il n’y a en tout cas plus de « système » à Orpey visant à maximiser le profit au détriment du puits. -en étant résidents et salariés, et en volant l’argent public.

Victor Castanet, auteur des Fossoyeurs, à Paris, le 19 mai 2022 (AFP/Archive – JOEL SAGET)

Le dialogue social interne s’est nettement amélioré, a indiqué un porte-parole de la CGT interrogé par l’AFP, qui a requis l’anonymat. « Avant, la direction ne nous écoutait tout simplement pas. Désormais, on peut se parler, dans une ambiance détendue », même si « certains directeurs régionaux, formatés à l’ancien Orpey, sont toujours en place », ajoute-t-elle.

Les syndicats d’Orpea ont également de grandes attentes pour les nouvelles élections professionnelles prévues le 9 mars, la justice ayant annulé le vote précédent, estimant qu’il avait été manipulé par la précédente direction dans l’intérêt du syndicat « d’origine », également, a déclaré Victor Castagnet. .

Initialement centré autour d’Orpei, le scandale a également eu des répercussions sur tout le secteur des Ehpad, privés, associatifs ou publics.

– « Avant et après » –

Le contrôle s’est partout renforcé : si auparavant chaque établissement n’était contrôlé que tous les 20 ans, alors le gouvernement ordonnait de contrôler l’ensemble des 7 500 EHPAD de France d’ici deux ans. Au 31 décembre, il y avait (ou étaient en train d’avoir) environ 1 400 personnes, dont la moitié en place. Et avant la fin de l’année il faut recruter 120 inspecteurs afin de renforcer les effectifs chargés de ces inspections.

Laurent Guyot, directeur général d'Orpea, lors de l'assemblée générale du groupe à Paris, le 28 juillet 2023 (AFP / Archives - JULIEN DE ROSA)Laurent Guyot, directeur général d’Orpea, lors de l’assemblée générale du groupe à Paris, le 28 juillet 2023 (AFP / Archives – JULIEN DE ROSA)

Par ailleurs, un décret publié en avril oblige les établissements à être plus transparents sur leurs prestations et la gestion des sommes facturées aux résidents.

« Tout n’a pas changé du jour au lendemain car tout ne méritait pas de changer », souligne Florence Arnais-Mome, déléguée générale de Synerpa, alliance d’EHPAD. « Il y aura un avant et un après +Les Fossoyeurs+, mais l’évolution doit se faire sur le long terme », assure-t-elle.

Pour « restaurer la confiance du public », le Synerpa a présenté cette semaine une « charte » de dix engagements déjà signés par de grands groupes du secteur, dont Korian, Colisée et DomusVi. Elle prévoit la publication d’indicateurs de la qualité de la prise en charge des résidents, ainsi que de la qualité de vie au travail des salariés, ainsi qu’une analyse des risques de maltraitance.

Cependant, « transparence ne signifie pas nécessairement qualité », explique Annabelle Wekes de Fnadepa, une association d’environ 1 200 directeurs de maisons de retraite.

A l'EHPAD de Bordeaux, le 16 juin 2022 (AFP/Archive - Thibaut MORITZ)A l’EHPAD de Bordeaux, le 16 juin 2022 (AFP/Archive – Thibaut MORITZ)

« Pas parce qu’on affiche un quota d’effectifs, les seniors seront mieux accompagnés », ajoute la responsable, qui doute aussi de l’efficacité des contrôles annoncés par le gouvernement : elle affirme que dans la plupart des cas, les contrôleurs se contenteront de documents comptables et administratifs envoyés par voie électronique. . directeurs du courrier.

« Nous espérions que ce scandale déboucherait sur quelque chose de concret. Mais rien n’a changé dans la vie quotidienne des personnes âgées, déplore Mme Vekesh. service, accueil, et le gouvernement n’a pas encore commencé sa loi sur la vieillesse », déplore-t-elle.

Selon Laurent Garcia, responsable de la santé à l’Epada, qui était l’une des sources de Victor Castagnet dans son enquête, « les gens de la profession veulent changer les choses, mais pas le gouvernement. Le livre a permis de lever le voile sur la situation des personnes âgées, mais ce voile est tombé.