Des milliers de manifestants se sont rassemblés dans la capitale du Niger, Niamey, pour demander le retrait des troupes françaises, tel qu’exigé par une junte qui a pris le pouvoir en juin.

Les manifestants se sont réunis près d’une base abritant des soldats français samedi, suite à un appel lancé par plusieurs organisations civiques hostiles à la présence militaire française dans le pays d’Afrique de l’Ouest.

Ils ont brandi des banderoles proclamant « Armée française, quittez notre pays ».

La marche a été renforcée par l’arrivée de nouveaux manifestants dans l’après-midi et une foule dense s’est formée à un rond-point près de la base militaire française aux abords de Niamey.

Le régime militaire du Niger a lancé une nouvelle attaque verbale contre la France vendredi, accusant Paris d' »ingérence flagrante » en soutenant l’ancien président du pays, alors que des manifestants organisaient un rassemblement similaire.

Le président Mohamed Bazoum, allié de la France dont l’élection en 2021 avait suscité l’espoir d’une stabilité dans le pays troublé, a été détenu le 26 juillet par des membres de sa garde.

Les relations avec la France, ancienne puissance coloniale du pays et alliée dans la lutte contre le djihadisme, ont rapidement décliné après que Paris ait soutenu Bazoum.

Le 3 août, le régime a annoncé l’annulation des accords militaires avec la France, qui compte 1 500 soldats stationnés dans le pays, une décision que Paris a ignorée au motif de la légitimité.

Les accords couvrent différentes périodes, bien que l’un d’entre eux datant de 2012 doive expirer dans un mois, selon les dirigeants militaires.

Les dirigeants militaires ont également annoncé l’« expulsion » immédiate de l’ambassadeur français, Sylvain Itté, et ont déclaré retirer son immunité diplomatique. Ils ont déclaré que sa présence constituait une menace pour l’ordre public.

Cependant, le président français, Emmanuel Macron, a rendu hommage lundi au travail d’Itté au Niger et a déclaré qu’il restait dans le pays malgré le délai de 48 heures qui lui avait été donné pour quitter le Niger vendredi dernier.

L’article 22 de la Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques stipule que les locaux des ambassades sont « inviolables » et que les agents de l’État hôte ne peuvent y entrer qu’avec le consentement du chef de la mission.

  • Des milliers de manifestants ont demandé le retrait des troupes françaises au Niger.
  • La marche a eu lieu près d’une base militaire française.
  • Le régime militaire a accusé la France d’ingérence flagrante.
  • Le président du Niger, Mohamed Bazoum, a été détenu par des membres de sa garde.
  • Les relations entre la France et le Niger se sont détériorées.
  • Des accords militaires entre les deux pays ont été annulés.
  • L’ambassadeur français a été déclaré persona non grata.
  • L’ambassade française bénéficie d’une immunité diplomatique selon la Convention de Vienne.