Cet article est extrait de la revue mensuelle Sciences et Avenir – La Recherche n°912 de février 2023.

« Alors fais-le, fais-le, fais-le… » ​​Mouvement, chant, visage souriant. L’enfant voit et entend, et quelles pensées développe-t-il ? Les efforts des parents tombent-ils sur des oreilles et des esprits muets ? La réponse est non. «On croit que la conscience est dès les premières semaines après la naissance, mais elle est ralentie. Le cortex frontal est tout simplement immature : il fonctionne déjà, mais pas aussi vite que chez l’adulte », explique Stanislas Dehane, responsable de l’unité de recherche en neuroimagerie cognitive à Neurospin (Paris-Saclay, Essonne).

A partir de quel moment convient-il de parler de conscience ? Personne ne le sait avec certitude, mais les experts s’accordent à dire que cela pourrait être très tôt. Même avant la naissance ? Pour le savoir, des chercheurs français ont étudié en 2017 l’activité cérébrale des bébés nés prématurément au début du troisième trimestre de la grossesse, lorsque le cerveau est en harmonie. « A environ sept mois et demi de grossesse, le fœtus peut distinguer les sons « ba » et « ga », des voix masculines et féminines, précise Stanislas Dehane. Ces œuvres montrent une réaction à la nouveauté, mais ce n’est pas nécessaire. sur la conscience.

Pour saisir pleinement les nuances, les scientifiques ont identifié plusieurs stades de conscience différents. La perception et le traitement inconscients des stimuli externes, comme chez les bébés prématurés, sont appelés C0. Lorsque la perception est consciente, vous devenez conscient de la voix de la mère, le goût des aliments est de niveau C1. Enfin, l’étape C2, également appelée métacognition, fait référence à la prise de conscience de ses propres pensées.