Les médecins ont dû amputer le testicule d’un jeune homme qui s’est fait frapper à l’aine par un policier lors de manifestations à Paris la semaine dernière, selon l’avocat de l’homme.

Des images et des images des manifestations de jeudi circulant en ligne montrent un policier frappant un homme au sol entre les jambes, puis s’en allant. L’homme est vu tenant une caméra.

L’incident s’est produit lors d’une vague de violence lors d’une marche majoritairement pacifique à laquelle ont participé des dizaines de milliers de personnes opposées au projet du gouvernement de relever l’âge de la retraite. Environ 1 million de personnes ont défilé dans des villes à travers la France jeudi.

Le jeune homme de 26 ans, identifié dans la presse française comme ingénieur, a déclaré avoir été projeté au sol, prétendument par un officier, alors qu’il prenait des photos lors d’un affrontement entre manifestants et policiers. Un autre officier l’a chargé et aurait planté son gourdin dans l’aine de l’homme.

L’avocate Lucie Simon a indiqué qu’elle portait plainte au nom de son client pour « violences volontaires ayant entraîné une mutilation par personne investie de l’autorité publique ».

« C’était un coup si fort qu’il a dû se faire amputer un testicule », a-t-elle dit, ajoutant que l’ingénieur était toujours à l’hôpital.

« Ce n’est pas un cas de légitime défense ou de nécessité. La preuve est dans les images que nous avons et le fait qu’il n’a alors pas été arrêté.

L’ingénieur, qui vit sur l’île des Caraïbes françaises de Guadeloupe, « est toujours sous le choc et ne cesse de demander pourquoi » il a été blessé, a ajouté l’avocat.

Le chef de la police de Paris, Laurent Nunez, a ordonné une enquête sur les circonstances exactes de l’incident alors que l’indignation grandissait face à ce qui semblait être un cas de force excessive de la part de la police française, une plainte de longue date.

L’homme a déclaré au journal Libération qu’il poursuivait « pour que cela s’arrête, car je ne suis pas le premier à subir des violences policières ».

Le porte-parole du gouvernement, Olivier Veran, a déclaré à un radiodiffuseur local qu’il éprouvait de l' »empathie » pour le jeune homme.

Mais il a souligné « la nécessité de comprendre les conditions dans lesquelles cette intervention s’est produite ».

Le ministère de l’Intérieur a déclaré que 80 000 personnes ont défilé à Paris jeudi, dans le cadre de manifestations nationales contre le projet du président Emmanuel Macron de prolonger l’âge de la retraite de 62 à 64 ans.

Le syndicat d’extrême gauche CGT a cependant déclaré avoir dénombré 400 000 manifestants dans la capitale française.

Les forces de l’ordre françaises sont depuis longtemps parsemées de plaintes pour recours excessif à la force. Les syndicats de police soutiennent que leurs membres sont souvent victimes de violences commises par certaines personnes qu’ils sont censés protéger.

Le passage à tabac et le matraquage en 2020 par trois policiers d’un producteur de musique noire, Michel Zecler, alors qu’il quittait son studio parisien ont été un catalyseur pour des réformes limitées. Le changement le plus récent a été la nomination l’année dernière d’un magistrat à la tête d’une unité qui enquête sur les allégations d’abus de la police. Les policiers dirigeaient auparavant l’unité.

Le président français Emmanuel Macron a ordonné des changements en 2021, affirmant que « nous n’avons rien à craindre d’une plus grande transparence ».

Cette même année, le législateur français a adopté une loi « sécurité globale » renforçant certains pouvoirs des forces de l’ordre. L’article le plus controversé, qui limitait initialement la vidéo ou d’autres images d’agents de sécurité, a été édulcoré pour ériger en crime l’identification d’agents de sécurité « dans le but manifeste d’atteinte à leur intégrité physique ou psychologique ».

L’Agence France-Presse et Associated Press ont contribué à cet article