Il n’a toujours pas sa place dans les manuels de géographie. Certains le confondent même avec le Gulf Stream, ce courant océanique de surface qui prend sa source entre la Floride et les Bahamas. Pour les chercheurs, en revanche, la notoriété du jet stream n’est plus à faire. Il faut dire que ce courant d’air rapide aux ondulations impressionnantes fait pleuvoir et briller dans notre hémisphère. Parfois, il favorise même des événements météorologiques extrêmes. Le dôme de chaleur enregistré au Canada cet été ? La faute au jet stream. L’épisode de gelées tardives qui a tant touché la viticulture française au printemps dernier ? Il est toujours responsable.

Comment un même phénomène peut-il autant perturber le thermomètre en divers endroits de la planète ? Pour le comprendre, il faut prendre de l’altitude, observer ce qui se passe dans les couches supérieures de l’atmosphère grâce aux données météorologiques, et à l’aide de répliques numériques. « On s’aperçoit alors que le jet stream ressemble à un ruban qui entoure notre hémisphère, explique Fabio D’Andrea, directeur de recherche au CNRS et directeur adjoint du laboratoire de météorologie dynamique de l’École normale supérieure (ENS) – PSL. En réalité, il y en a deux : le premier circule au nord de l’équateur et le second circule au sud. Normalement, ces deux serpents ondulent en direction de l’est. Mais parfois ses méandres stagnent et c’est là que les ennuis commencent.

« En plus de ces balançoires en forme d’oméga [Ω], l’air est piégé pendant une semaine ou deux. Puis un anticyclone extrêmement puissant se développe, ce qui se traduit par l’absence de nuages, mais aussi par la compression de l’air au niveau du sol, ce qui contribue à l’augmentation des températures. Dans ces moments-là, les organismes souffrent et les plantes se dessèchent, victimes d’un effet sèche-cheveux. C’est ce qui s’est passé au Canada cet été », explique Serge Zaka, chercheur en agroclimatologie à l’entreprise d’innovation agronomique ITK. Tout aussi destructrices pour les cultures, les vagues plus fortes du courant-jet, appelées vagues de Rossby, permettent aux masses d’air froid de descendre plus facilement et plus profondément en Europe à la fin du printemps.

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La dynamique de ce courant multi-turbulent est complexe. Pour le modéliser, les chercheurs s’appuient sur la physique des fluides. « Son moteur est la différence de température entre les pôles et l’équateur. Dans notre hémisphère, cela se reflète dans les différences de pression atmosphérique qui poussent l’air vers le nord. Mais le mouvement de rotation de la Terre entre également en ligne de compte. Cela perturbe cet affleurement, forçant le courant à bifurquer vers l’est », explique Fabio D’Andrea. La raison pour laquelle certaines vagues trollent est encore un sujet de débat. Il semblerait que cela se produise lorsque le courant-jet perd de sa puissance, et la raison de cet affaiblissement pourrait être due au réchauffement climatique, mais ce n’est qu’une conjecture. Cela n’a pas encore été prouvé », rapporte le chercheur.

Des famines sont-elles attendues ?

Et, actuellement, cela n’est pas possible en raison de données contradictoires. Car alors que le nombre d’événements météorologiques extrêmes augmente, les blocages atmosphériques, comme celui que les Canadiens ont connu l’été dernier, ne semblent pas plus nombreux qu’avant. Aussi, les scientifiques sont incapables de mesurer de manière indiscutable l’affaiblissement du courant-jet. « Jusqu’à présent, nous n’avons qu’un modèle physique imparfait que nous essayons d’améliorer. Il nous fournit des informations précieuses, mais il ne nous permet pas de prédire des événements extrêmes tels que des dômes thermiques », déplore Fabio D’Andrea. Dommage, car selon une récente étude américaine, la perturbation du jet stream pourrait avoir des conséquences dramatiques sur le climat et les écosystèmes d’ici la fin du siècle. Pour étayer leur théorie, les scientifiques se sont d’abord tournés vers le passé. En analysant des échantillons prélevés dans des carottes de glace polaire, ils ont réussi à reconstituer la position et la vivacité du flux d’air planétaire à des moments précis, comme la fin du Moyen Âge ou le siècle des Lumières. Ils firent alors une série de découvertes surprenantes. Par exemple, lors de la famine qui a frappé la péninsule ibérique en 1374, le courant-jet était anormalement au nord. De même, deux épisodes de famine sévère dans les îles britanniques, en 1728 et 1740, coïncidèrent avec des années où le vent soufflait à la moitié de son intensité habituelle. En faisant tourner un modèle mathématique, les chercheurs montrent enfin que, dans un avenir pas trop lointain, le courant-jet pourrait à nouveau se déplacer vers le nord, comme au 14e siècle.

Doit-on alors s’attendre à de nouvelles famines sous nos latitudes ? « Quelque chose va se passer. Le réchauffement rapide de l’Arctique est un fait, et la différence de température entre l’équateur et les pôles est le moteur de base du temps et de la dynamique des fluides dans l’atmosphère. Si cela change, cela aura un impact sur l’échelle. de l’hémisphère », explique Fabio D’Andrea. Cependant, le chercheur refuse de céder aux thèses les plus pessimistes.

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« Les modèles prédisent également que la tropopause – la zone de transition située entre la troposphère et la stratosphère – se réchauffera au niveau des tropiques. D’une part, on aurait donc l’amplification arctique qui réduit la force du jet et, d’autre part, un phénomène qui tend à s’opposer. Qui va gagner? Personne ne le sait », prévient le scientifique. Pour l’instant, le plus long tirant d’eau de la planète reste impossible à capturer.

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