Pendant des années, les automobilistes parisiens se sont plaints que, alors qu’ils étaient frappés par l’augmentation des frais de stationnement, les propriétaires de motos et de cyclomoteurs estimés à un demi-million de la ville avaient eu un certain liberté se garer où ils veulent gratuitement.

C’est sur le point de changer. À partir de septembre, les motocyclistes de la capitale française devront payer jusqu’à 3 € de l’heure – passant à 37,50 € pour six heures – pour laisser leurs vélos et cyclomoteurs dans les rues de la ville. Toute personne sans billet devra payer le plein tarif de six heures.

La mairie affirme que la mesure est introduite pour réduire la pollution et mettre fin au chaos résultant du stationnement arbitraire des véhicules à deux roues au bord de la route et même sur les trottoirs. Cependant, elle a suscité la colère des motards parisiens qui la décrivent comme une simple taxe de plus.

A partir du 1er septembre, tous les deux-roues motorisés appartenant à des particuliers, à l’exception de ceux à propulsion électrique, seront assujettis à des redevances allant jusqu’à 3 € de l’heure.

Il y a 42 000 places de stationnement pour motos et cyclomoteurs dans la ville et les autorités ont promis de créer 1 000 places supplémentaires. Il est interdit de stationner sur les trottoirs ou sur les emplacements réservés aux vélos.

Les usagers devront s’acquitter d’une autorisation ou acheter des tickets pour se garer de 9h à 20h tous les jours sauf dimanches et jours fériés. Des tarifs préférentiels de 4,50 € par semaine ou 22,50 € par an seront appliqués pour les résidents ou ceux qui utilisent une moto ou un cyclomoteur à des fins professionnelles. Au-delà de deux heures, plus le séjour est long, plus le tarif horaire est élevé : un billet de six heures coûtera 37,50 €.

Les nouveaux frais entreront en vigueur en septembre; à partir de lundi, les usagers peuvent immatriculer leur véhicule s’ils souhaitent bénéficier de la redevance réduite.

David Belliard, adjoint au maire représentant le parti Europe Ecologie et Verts (EELV), a déclaré qu’il comprenait la frustration des usagers, mais que la mesure était juste étant donné que les automobilistes devaient payer des frais de stationnement à Paris.

« Je peux comprendre leur colère ou leur incompréhension : on va passer d’une situation où, depuis des années, on n’a pas payé le stationnement des deux-roues motorisés, scooters et motos, à une situation où, à partir du 1er septembre, ils devra payer le stationnement », a déclaré Belliard à FranceInfo.

« Cette redevance de stationnement est évidemment inférieure à celle des automobilistes. Et c’est une mesure d’équité à l’égard des automobilistes. Aujourd’hui, on est dans une situation où il faut mieux réguler l’espace public, car il y a beaucoup de stationnement anarchique.

« Nous devons réduire à la fois le bruit et la pollution. Tout cela s’inscrit dans une logique de meilleure régulation de la ville. Tout ce qui est à faible émission restera bien sûr gratuit, mais nous entrons dans une autre période où nous avons besoin d’un parking payant.

Ceux qui se garent sans ticket ne se verront pas infliger d’amende mais seront condamnés à payer un « ticket rétrospectif » au tarif le plus élevé de 37,50 €.

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Dimanche, des dizaines de motards se sont rassemblés à Paris pour protester contre les nouvelles accusations.

Jean-Marc Belotti, le coordinateur de la Fédération française des motards en région parisienne, a qualifié la mesure d’impôt supplémentaire et l’a qualifiée d' »antisociale ». Il a accusé les autorités d' »hypocrisie ».

« C’est un vrai coup financier », a déclaré Belotti. Il a ajouté que les deux-roues motorisés étaient un plus écologique, même s’ils étaient moins verts que les vélos.

« Ils sont beaucoup plus propres et moins imposants qu’une voiture et [public] l’espace est optimisé. La consommation de carburant est faible et pour la même distance, vous parcourez beaucoup moins de temps », a-t-il déclaré.

La fédération a déposé une pétition signée par plus de 37 000 personnes auprès de la mairie.