"Les candidats ne s'intéressent pas suffisamment à la santé" › Geeky News - 1

« Surinvestissement », « déficit budgétaire persistant »… C’est par ces mots que l’Institut Montaigne, un groupe de réflexion libéral, a ouvert son document de proposition pour les élections présidentielles de 2017. Depuis, la crise sanitaire est passée, et cette fois, il ne s’agit plus de dépenses excessives, ni d’une augmentation « insoutenable » des dépenses de santé. Pour ses propositions pour 2022, l’Institut veut en priorité que les candidats se soucient d’améliorer la santé des Français et de donner de l’espoir aux soignants, en misant sur l’innovation. Laure Millet, responsable du programme santé à l’Institut Montaigne et auteur de la note « Santé 2022 : tout un programme », publiée mardi, les détaille pour L’Express.

L’Express : Malgré la crise sanitaire, la plupart des candidats finissent par évoquer très peu les problèmes de santé. Vous n’avez pas encore pris la mesure des enjeux autour de cette zone stratégique ?

Laure Millet : La crise du Covid a vraiment été l’occasion de mettre en lumière toutes les difficultés que traverse notre système de santé. Il y a eu une prise de conscience des citoyens et des décideurs. Mais au final, au-delà de la gestion sanitaire, on parle relativement peu de réformes structurelles permettant de répondre à la fois à la perte de sens des soignants et aux difficultés d’accès aux soins pour la population. Et de fait, selon un récent sondage, huit Français sur dix estiment que les candidats négligent trop les questions de santé.

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Ce secteur n’est encore perçu que comme une source de dépenses et non d’investissements. Ce biais s’explique par la logique de construction budgétaire, avec les comptes annuels de financement de la sécurité sociale. A chaque fois, il s’agit d’évaluer les économies possibles et non d’imaginer les bénéfices d’une amélioration générale de l’état de santé des Français. C’est pourquoi, dans notre note, nous proposons une réforme de l’Ondam, l’objectif national des dépenses de l’Assurance maladie. Il s’agit de sortir de cette logique de court terme, pour faciliter la mise en place de politiques axées sur le développement de la prévention.

Surtout, ne faut-il pas augmenter les moyens ?

Les augmentations de salaire, comme celles débloquées dans le cadre du Ségur de la santé, sont importantes, mais force est de constater qu’elles ne font pas tout. Le manque de temps génère une forte frustration, avec l’impression d’assister au rabais. Améliorer le quotidien des équipes médicales et paramédicales passe évidemment par une augmentation du nombre de soignants, mais aussi par des investissements dans des outils numériques facilitant leur travail, simplifiant les démarches, facilitant les échanges d’informations entre médecins de ville et hôpitaux. , ou entre deux hôpitaux…

Dans sa note, il souligne d’abord la nécessité d’établir et de publier des indicateurs de qualité des soins. Pourquoi est-ce si important?

Cette pratique s’est beaucoup développée à l’étranger, et aujourd’hui on en voit tous les bénéfices. Au Royaume-Uni, le NHS a mis à disposition des patients deux sites avec les données d’activité et les résultats des traitements effectués dans les différents établissements du pays. On nous dit souvent que les médecins peuvent être réticents, mais aux Pays-Bas, par exemple, des chirurgiens oncologues ont initié eux-mêmes cette démarche, créant un premier registre d’activité. Puis ils se sont progressivement développés en de nombreuses spécialités. A chaque fois, les praticiens étaient libres d’adhérer ou non, et les hôpitaux de publier ou non les résultats. Certains se sont mis à jouer le jeu et cela a généré une forte émulation collective. Une fois ces indicateurs largement collectés, les cliniciens ont pu les utiliser pour évaluer et améliorer leur pratique.

Il est clair que cela pourrait être très transformateur pour le système de santé, tout en contribuant à redonner du sens au travail des soignants. Les projets ont été lancés en 2018 et la Haute Autorité de santé est saisie, mais de manière générale, c’est un dossier dans lequel il y a eu peu d’avancées concrètes en France ces dernières années. Les candidats eux-mêmes en parlent peu, sans doute de peur de susciter l’hostilité des médecins.

De votre côté, vous proposez même de lier une partie de la rémunération des stagiaires à ces indicateurs. N’est-ce pas le meilleur moyen pour que cela échoue ?

Pas du tout, car on serait dans une logique premium, volontairement. En attendant que l’émulation fonctionne, comme on l’a vu aux Pays-Bas. Le principal point d’attention est le risque de délogement des soins, c’est-à-dire que les établissements excluent les patients plus lourds pour montrer de bons résultats. Il est impératif de construire des indicateurs prenant en compte ce risque.

L’autre question clé pour vous est la place du numérique dans la santé. On en parle beaucoup, mais à part les téléconsultations, n’est-ce pas encore un peu théorique pour les patients ?

Cela va certainement changer avec la généralisation de « Mon espace santé ». Cet outil devrait remplacer le dossier médical partagé, qui a rencontré des difficultés à se mettre en place. Il s’agit cette fois d’un espace unique où les assurés peuvent recueillir toutes leurs informations médicales, résultats d’examens, etc. Ils y trouveront également de quoi faciliter la prise de rendez-vous, ainsi que des applications bien-être et des conseils pratiques. Si les médecins jouent le jeu, cela pourrait être vraiment transformateur.

En France, il reste encore beaucoup de travail à faire pour faciliter la compréhension de l’intérêt des outils numériques pour améliorer la surveillance de la santé. C’est pourquoi nous suggérons également que les professionnels de la santé y soient davantage formés au cours de leurs études.

N’y a-t-il pas, avant tout, une volonté de votre part d’ouvrir davantage l’accès aux données de santé françaises, sujet éminemment sensible ?

Nous avons eu de nombreux échanges avec des chercheurs mais aussi avec des entreprises : ils nous disent tous que l’accès aux bases de données est encore relativement contraignant. Il est normal qu’il y ait des garanties et que la CNIL valide les demandes. Mais il ne faut pas négliger l’autre enjeu : parvenir à développer des solutions françaises, basées sur des données nationales, au lieu d’être des algorithmes imposés de l’étranger, paramétrés dans des populations dont les caractéristiques et l’état de santé ne correspondent pas forcément aux nôtres.

Vous demandez également le développement de la prévention. Tous les acteurs de santé le répètent depuis des années. Comment serait-il possible d’y parvenir enfin, selon vous ?

Mettre en place des concertations régulières sur le « bien vieillir ». Il s’agirait de consultations longues, mieux rémunérées, dans lesquelles les médecins généralistes pourraient mobiliser des grilles d’analyse pour graduer cette approche préventive en fonction des besoins de la personne, de son état physique et cognitif.

Cela pourrait aussi passer par la mise en place d’une « responsabilité populationnelle » des équipes soignantes : il s’agit d’engager tous les soignants dans un dialogue territorial et de travailler ensemble pour développer des programmes cliniques spécifiques, adaptés aux besoins locaux, de la prévention au traitement. traitement. L’objectif serait bien sûr de contribuer à l’amélioration de la santé de la population. Pour surmonter l’opposition public-privé, les agences régionales de santé pourraient jouer un rôle moteur. Le corollaire serait d’aller plus loin dans la transformation des formes de rémunération, afin que les différents professionnels ne se concurrencent plus, mais soient plutôt incités à coopérer au sein d’itinéraires de soins cohérents et personnalisés.

Souhaitez-vous également impliquer les soins psychiatriques dans cette réforme ?

La psychiatrie est la principale dépense de Medicare depuis plusieurs années, mais les patients sont diagnostiqués et traités tardivement. En dehors des pathologies graves, on sait que les personnes en détresse sont généralement plus susceptibles de consulter d’abord leur médecin de famille, que vers des services psychiatriques ou des spécialistes. Or, seulement 50 % des médecins généralistes connaissent les outils pour évaluer et dépister la dépression, alors que 60 % des premières consultations en médecine générale font référence à un trouble mental. Sa résidence ne comprend pas de cours de psychiatrie. Là aussi, il faut leur donner de nouveaux outils et les impliquer dans le travail des services de psychiatrie de l’hôpital, par le biais des soins collaboratifs. L’idée serait qu’ils seraient indispensables dans le traitement des troubles psychiatriques légers ou modérés, à la fois pour soulager la psychiatrie et pour améliorer l’accès aux soins des patients.

Au-delà de la publication de vos propositions, comment comptez-vous vous mobiliser dans les semaines à venir pour sensibiliser les candidats ?

Nous avons des échanges avec leurs conseillers santé pour leur présenter nos recommandations. Et nous allons aussi participer à « Place de la santé », le « grand oral » des candidats organisé avec d’autres Think Tanks et la Mutualité Française début mars. Avec la production de notes, notre objectif est de contribuer activement à la production d’idées dans le cadre de cette campagne.

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