Le gouvernement a accepté de lancer une enquête approfondie sur la noyade d’au moins 27 personnes qui tentaient de traverser la Manche dans une petite embarcation en novembre dernier.

La décision du secrétaire aux Transports, Grant Shapps, d’accepter ce qu’on appelle une enquête au titre de l’article 2 – une enquête indépendante – est révélée dans une correspondance entre ses avocats et huit proches de 11 des victimes.

Parmi les personnes qui se sont noyées figuraient 17 hommes, sept femmes – dont une enceinte – et trois enfants. L’Organisation internationale pour les migrations l’a décrite comme la plus grande perte de vie dans la Manche depuis qu’elle a commencé à tenir des registres en 2014.

Shapps a reconnu que l’enquête interne en cours sur l’incident par la Direction des enquêtes sur les accidents maritimes (MAIB) n’était pas suffisante et ne répondait pas aux critères d’une enquête conforme à l’article 2.

Ces enquêtes sont souvent de grande envergure et peuvent faire appel à des preuves provenant de diverses sources gouvernementales et non gouvernementales.

Les avocats des proches endeuillés ont déclaré que de « graves manquements » dans l’opération de sauvetage pourraient avoir contribué aux dizaines de morts dans la Manche.

Les familles des victimes avaient demandé une enquête publique pour déterminer si les actes ou omissions des agences britanniques impliquées dans la mission de recherche et de sauvetage du 24 novembre avaient enfreint la convention européenne des droits de l’homme.

Les avocats disent que les proches endeuillés ont fourni des preuves substantielles indiquant que le bateau se trouvait dans les eaux britanniques avant de couler.

Shapps a déclaré que l’enquête publique ne devrait commencer qu’une fois l’enquête MAIB terminée. Les familles endeuillées soutiennent que l’enquête au titre de l’article 2 devrait être lancée plus tôt.

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Maria Thomas des avocats de Duncan Lewis, qui représente les huit parents endeuillés, a déclaré: «La décision de mener une enquête complète est bien accueillie par les familles, qui ont subi une douleur inimaginable au cours des six derniers mois en raison non seulement de la perte de leurs proches mais aussi de rester dans l’ignorance des événements de la nuit et de ne pas savoir s’ils feraient jamais l’objet d’une enquête appropriée. Cet engagement du gouvernement britannique à examiner ce qui s’est passé apportera un certain réconfort dans ce qui reste une période difficile pour eux.

Le parquet de Paris a reçu une plainte pour homicide involontaire de l’organisation Utopia 56. Il a accusé le préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord, le Centre opérationnel régional de surveillance et de sauvetage de Gris-Nez dans le Pas-de-Calais et les garde-côtes britanniques d’avoir ne pas en faire assez pour prévenir les décès.

Les deux seuls survivants de la catastrophe ont déclaré aux médias kurdes que ceux à bord du bateau avaient lancé des appels de détresse qui ont été ignorés lorsque leur canoë s’est dégonflé et que leur moteur s’est cassé. Ils prétendent que les Britanniques ont dit que le bateau était dans les eaux françaises, et les Français l’inverse.

Le ministère des Transports s’est refusé à tout commentaire.