Le Conseil d’État, plus haute juridiction administrative de France, a confirmé l’interdiction gouvernementale des vêtements traditionnels portés par certaines femmes et filles musulmanes dans les écoles, rejetant les plaintes selon lesquelles cela était discriminatoire et pourrait inciter à la haine.
Le gouvernement du président Emmanuel Macron a annoncé le mois dernier l’interdiction de l’abaya dans les écoles, car cela enfreignait les règles de la laïcité dans l’éducation. Les foulards musulmans ont déjà été interdits sous prétexte qu’ils constituent une manifestation d’affiliation religieuse.
Une association représentant les musulmans a déposé une requête auprès du Conseil d’État, la plus haute juridiction de France pour les plaintes contre les autorités de l’État, afin d’obtenir une injonction contre l’interdiction de l’abaya et du qamis, son équivalent pour hommes. L’association a déclaré que l’interdiction était discriminatoire et pouvait inciter à la haine contre les musulmans, ainsi qu’à des profils raciaux.
Après examen de la demande – déposée par l’Action pour les droits des musulmans (ADM) – pendant deux jours, le Conseil d’État a rejeté les arguments. Il a déclaré que le port de l’abaya « suit la logique de l’affirmation religieuse », ajoutant que la décision était fondée sur le droit français, qui n’autorise personne à porter des signes visibles d’appartenance religieuse dans les écoles. Selon le Conseil d’État, l’interdiction gouvernementale ne cause pas de préjudice grave ou manifestement illégal au respect de la vie privée, à la liberté de religion, au droit à l’éducation, au bien-être des enfants ou au principe de non-discrimination.
Avant la décision, le Conseil français du culte musulman (CFCM), établi pour représenter les musulmans devant le gouvernement, a averti que l’interdiction de l’abaya pourrait créer un « risque élevé de discrimination » et a déclaré envisager de déposer sa propre plainte devant le Conseil d’État. Il a constaté l’absence « d’une définition claire de ce vêtement, qui crée des imprécisions et une incertitude juridique ».
L’avocat de l’ADM, Vincent Brengarth, a soutenu lors de l’audience que l’abaya devrait être considérée comme un vêtement traditionnel, et non religieux. Il a également accusé le gouvernement de chercher un avantage politique avec cette interdiction.
Le président de l’ADM, Sihem Zine, a déclaré que cette règle était « sexiste » car elle cible les filles et « vise les Arabes ».
Le ministère de l’Éducation a affirmé que l’abaya rendait ses porteurs « immédiatement reconnaissables comme appartenant à la religion musulmane » et était donc contraire à la culture laïque de la France.
Le premier jour de l’année scolaire lundi, les écoles françaises ont renvoyé chez elles des dizaines de filles qui refusaient d’enlever leur abaya. Selon le ministre de l’Éducation, Gabriel Attal, près de 300 écolières ont défié l’interdiction. La plupart ont accepté de changer de vêtements, mais 67 ont refusé et ont été renvoyées chez elles.
En 2016, le Conseil d’État a annulé une interdiction dans une station balnéaire de la Côte d’Azur concernant le burkini, affirmant qu’il ne voyait pas de menace à l’ordre public dans ce maillot de bain intégral porté par certaines femmes musulmanes.
Environ 10% des 67 millions d’habitants de la France sont musulmans, selon les estimations officielles. La plupart ont des origines dans des pays d’Afrique du Nord, notamment l’Algérie, le Maroc et la Tunisie, qui étaient des colonies françaises jusqu’à la seconde moitié du XXe siècle.
Points importants de l’article :
– Le Conseil d’État a confirmé l’interdiction gouvernementale des vêtements traditionnels portés par certaines femmes et filles musulmanes dans les écoles.
– Une association représentant les musulmans a déposé une requête auprès du Conseil d’État, qui a rejeté les arguments de l’association.
– Le ministère de l’Éducation affirme que l’abaya est contraire à la culture laïque de la France.
– Les écoles françaises ont renvoyé chez elles des dizaines de filles qui refusaient de retirer leur abaya.
– Environ 10% de la population française est musulmane, avec des origines principalement en Afrique du Nord.

Grand fan de mangas et d’animes, je n’aime bien écrire qu’à propos de ses sujets, c’est pour ca que j’écris pour 5 minutes d’actus. Au quotidien de décortique, donne mes avis sur les différents épisodes et chapitres des mangas que j’aime lire.