Les procureurs français ont ouvert une enquête sur la mort d’un homme de 27 ans qui a été touché par un projectile pendant les émeutes de samedi, a annoncé le bureau du procureur de Marseille.

L’homme est décédé samedi soir alors que Marseille était le théâtre d’émeutes et de pillages, mais les procureurs ont déclaré qu’il n’était pas possible de déterminer où se trouvait l’homme au moment où il a été touché par balle ou si la victime avait participé aux émeutes.

Les procureurs ont déclaré mardi que la cause probable de la mort à Marseille était un choc violent à la poitrine causé par un projectile « flash-ball » utilisé par la police anti-émeute, mais n’ont pas précisé qui avait tiré ou possédait l’arme. L’impact a provoqué un arrêt cardiaque et la mort subite.

Presque une semaine d’émeutes à travers la France a été déclenchée par la fusillade d’un adolescent d’origine nord-africaine lors d’un contrôle de police dans une banlieue de Paris.

Le plus grand point chaud samedi était à Marseille, où la police a lancé des gaz lacrymogènes et s’est battue avec des jeunes dans le centre-ville jusqu’au bout de la nuit.

Les flash-balls sont conçus pour être des armes de contrôle des émeutes non létales qui ne pénètrent pas la peau, mais leur utilisation par la police en France est contestée car les projectiles ont entraîné la perte d’yeux, des blessures à la tête et d’autres traumatismes.

Alors que les troubles semblaient s’atténuer mardi, le président Emmanuel Macron a rencontré plus de 300 maires dont les municipalités ont été touchées par la violence afin d’explorer les « raisons profondes » de celle-ci.

« Est-ce un retour permanent au calme ? Je serai prudent, mais le pic que nous avons observé ces derniers jours est passé », a déclaré Macron lors de la réunion au palais de l’Élysée à Paris, selon un participant.

Le gouvernement a lutté contre les émeutes et les pillages depuis qu’un policier a tué Nahel M, 17 ans, lors d’un contrôle routier le 27 juin, ravivant les accusations de racisme systémique au sein des forces de sécurité.

Mais lundi soir, la violence dans les villes françaises a été réduite de moitié en 24 heures, a déclaré le ministère de l’Intérieur, avec 72 personnes arrêtées dans tout le pays.

Lors de la réunion des maires, Macron espérait « entamer le travail laborieux et à long terme nécessaire pour comprendre les raisons profondes qui ont conduit à ces événements », a déclaré un responsable du bureau du président.

Mais avec les responsables de droite et de gauche se montrant du doigt et chaque camp insistant sur ses propres solutions, le président centriste a déclaré à la fin de la réunion qu’ils n’avaient pas réussi à trouver « unanimité ».

Son gouvernement trouvera des solutions « très concrètes » pendant l’été, a-t-il ajouté, en disant « qu’il faut battre le fer tant qu’il est chaud ».

Mais Zartoshte Bakhtiari, maire de Neuilly-sur-Marne à l’est de Paris, a déclaré : « Je suis venu entendre le président nous donner une vision, fixer une direction. Je ne suis pas venu pour une séance de thérapie de groupe ».

Près de 4 000 arrestations ont été effectuées depuis vendredi, dont plus de 1 200 mineurs, selon les chiffres du ministère de la Justice.

Macron a suggéré d’amender les parents des enfants impliqués.

« Avec la première infraction, nous devons trouver un moyen de sanctionner financièrement et facilement les familles », a-t-il déclaré, selon des propos rapportés par le journal Parisien.

Lors de la réunion avec les maires, Macron a également promis d’accélérer l’adoption d’une nouvelle loi permettant une assistance rapide pour la reconstruction des bâtiments endommagés, des espaces publics et des infrastructures de transport vandalisées.

Les organisations patronales ont appelé le gouvernement à créer un fonds d’urgence « pour ceux qui ont tout perdu ».

La police a déclaré, quant à elle, qu’un des passagers de la voiture conduite par Nahel M, qui s’était rendu, avait été interrogé pour déterminer les circonstances exactes de la fusillade.

Le policier qui a tiré le coup mortel est resté en garde à vue mardi, inculpé d’homicide.

Une collecte en ligne pour la famille de l’officier âgé de 38 ans, lancée par la figure d’extrême droite Jean Messiha, a recueilli plus de 1,5 million d’euros (1,6 million de dollars), provoquant l’indignation notamment chez la gauche politique.

Messiha a annoncé sur les réseaux sociaux la clôture de la collecte mardi à minuit, tandis que la famille de Nahel M a déclaré avoir déposé une plainte en justice contre cette collecte de fonds.

Un fonds de soutien à la famille de Nahel a atteint près de 346 000 euros.