Viggo Mortensen réalise un western bien ficelé et sombre dans lequel il est à la fois acteur, réalisateur, scénariste et compositeur. Cette deuxième réalisation de Mortensen est impressionnante et évite l’écueil du narcissisme grâce à la présence modeste et reticente de l’acteur. Il incarne le personnage de Holger Olsen, un immigrant danois qui se retrouve à San Francisco, charpentier, homme de la nature et vétéran de l’armée.

Il y rencontre Vivienne Le Coudy, une femme canadienne-française indépendante ayant rompu avec un homme riche et désagréable. Vivienne trouve un emploi dans un salon de bar de la ville, où elle se retrouve en contact avec le maire corrompu de la ville, Rudolph Schiller…

  • Holger Olsen, immigrant danois, rencontre Vivienne Le Coudy
  • Vivienne trouve un emploi dans un salon de bar de la ville et rencontre le maire corrompu
  • La tension dans la communauté de frontière monte à l’approche de la guerre civile

Ces éléments d’intrigue peuvent sembler évidents, mais Mortensen les remixe dans une structure de flash-back/flash-forward qui intrigue le spectateur et offre une révélation tardive. Les séquences d’enfance de Vivienne jouent un rôle clé dans l’histoire, rappelant ses rêveries sur le héros Jeanne d’Arc et la violence présente dans sa réalité. Le film dépeint un monde cynique et violent, mais l’amour entre Olsen et Vivienne émerge comme une fleur miraculeuse.

Krieps et Mortensen incarnent admirablement ces personnages qui sont à la fois amoureux et réalistes. Le film se dirige inévitablement vers la violence et la tragédie, et cette trajectoire est présente dans chaque scène. Le titre du film, « Falling », est une question plaintive posée par leur fils : l’oiseau que son père vient de tuer souffre-t-il ? La réponse est non, mais le film montre que même les morts ressentent la même douleur que les vivants, et la fin du film ne parvient pas à apaiser cette douleur.