Amazon présente son nouveau film de suspense juridique, The Burial, qui puise son inspiration dans les années 90 et offre une expérience cinématographique captivante. Cette époque était marquée par des adaptations grandioses de romans de John Grisham, destinées à plaire au public et mettant en vedette de grands acteurs qui souhaitaient exhiber leurs talents oratoires. Ce nouveau long-métrage met en avant Jamie Foxx, une star charismatique souvent sous-estimée, dont les performances nous rappellent le talent qu’il peut déployer lorsqu’il est bien dirigé. The Burial est basé sur un article du New Yorker de 1999 écrit par Jonathan Harr, qui relate une affaire spécifique portant sur des assurances funéraires et un litige contractuel. Réalisé par Maggie Betts, le film réussit à transformer un sujet en apparence aride en un récit captivant et commercial, qui a su capturer l’esprit des grands succès du passé.

Le film raconte l’histoire de Jeremiah O’Keefe (interprété par Tommy Lee Jones), un propriétaire de pompes funèbres qui rencontre des difficultés dans son entreprise et se tourne vers le Loewen Group pour obtenir de l’aide. Ce groupe plus important lui propose un petit contrat visant à soulager la pression financière. Pour O’Keefe, âgé d’environ 75 ans, l’essentiel est de garantir un avenir à ses 13 enfants, en leur laissant un héritage dont ils pourront être fiers et qui les soutiendra financièrement. Cependant, le contrat tourne mal et n’est pas respecté. Aidé d’un jeune avocat local (joué par Mamoudou Athie), O’Keefe se tourne vers Willie E. Gary (Foxx), un avocat flamboyant et charismatique. L’affaire sera jugée par un juge noir et, si elle va jusqu’au procès, par un jury majoritairement noir. Ainsi, avoir un avocat noir est considéré comme vital pour l’image. Gary n’est pas d’abord intéressé, car il est spécialisé dans les accidents corporels et a une clientèle exclusivement noire. Cependant, lorsqu’il réalise la gravité de l’affaire et son impact potentiel, il accepte de se battre pour O’Keefe.

Dès la première scène où Gary se déchaîne au tribunal, on comprend que l’on est entre de bonnes mains, tant avec la prestation éblouissante de Foxx qu’avec la direction de Betts. The Burial est un film de divertissement fluide et plaisant, un genre qui était autrefois considéré comme acquis mais qui est devenu rare de nos jours. Les détails techniques de l’affaire sont expliqués de manière habile, offrant des moments de pause et d’attente évidents pour le rire ou l’applaudissement. De plus, l’histoire ne se limite pas à un seul homme, mais aborde un système entier en crise. Outre sa critique énergique de l’avidité des entreprises, le film est aussi une attaque révoltée contre un pays qui continue de marginaliser les communautés noires. L’industrie des services funéraires, en l’occurrence, exploite et manipule les populations défavorisées de couleur, révélant des pratiques de plus en plus choquantes.

Malgré la complexité de l’histoire, The Burial parvient à justifier son choix d’être un long-métrage plutôt qu’un documentaire. En effet, le film parvient à concilier réalisme et scénario émotionnellement satisfaisant, convainquant ainsi de la nécessité de faire revivre le genre du drame juridique au cinéma. Foxx incarne son personnage avec brio, évitant les clichés et donnant vie à un véritable individu, tant lorsque son jeu est destiné au public qu’à l’orchestre. Il partage des moments mémorables avec la talentueuse Jurnee Smollett, qui incarne une adversaire redoutable mais sous-écrite.

Bien que le scénario aurait pu approfondir certains personnages et éviter quelques gags peu réussis, il est facile de pardonner ces erreurs lorsque l’on est pris dans un tourbillon émotionnel digne de David contre Goliath. The Burial est un film dont on peut deviner la trajectoire, mais auquel on adhère malgré tout.

  • Une histoire captivante inspirée des années 90
  • Une mise en avant de Jamie Foxx dans un rôle mémorable
  • Basé sur un article du New Yorker, le film aborde des sujets juridiques spécifiques
  • Une critique sous-jacente de l’avidité des entreprises et de la marginalisation des communautés noires
  • La démonstration convaincante de la nécessité de revenir au drame juridique au cinéma