Les féministes et les militants contre la violence domestique en France ont réagi avec colère après que les politiciens ont pris la défense d’un député qui a admis avoir giflé sa femme.

Le scandale a éclaté la semaine dernière après que des informations ont été divulguées à la presse française selon lesquelles Adrien Quatennens, haut responsable de la gauche radicale La France Insoumise (LFI, France insoumise), avait été signalé à la police par sa femme, Céline.

Dans un communiqué dimanche, Quatennens a déclaré que sa femme n’avait pas l’intention d’intenter une action en justice ou de parler aux médias. Il a ajouté qu’il n’avait aucune idée du contenu de la déclaration de sa femme mais qu’elle avait voulu « laisser une trace de nos disputes ».

Il a admis que la relation du couple était devenue «tendue» et qu’ils prévoyaient de divorcer après 13 ans ensemble. Il a déclaré qu’au cours d’une dispute, il avait «saisi son poignet» et pris son téléphone portable.

« Pour le récupérer, elle m’a sauté sur le dos. Je me suis enfui et en m’enfuyant, elle s’est cogné le coude », a-t-il écrit. Il a décrit une dispute antérieure au cours de laquelle « dans un contexte de tension extrême et d’agression mutuelle, je l’ai giflée… Je regrette profondément cette action et j’ai demandé pardon à plusieurs reprises ».

Quatennens a annoncé qu’il se retirait de son rôle de coordinateur LFI.

Jean-Luc Mélenchon, un candidat présidentiel plus tôt cette année pour LFI, a félicité Quatennens pour sa «dignité et son courage» et a accusé la police, le «voyeurisme médiatique» et les médias sociaux d’avoir empiété sur le mariage en ruine. Une autre députée LFI, Sophia Chikirou, a félicité Quatennens pour son « honnêteté et son abnégation » et a appelé les gens à « les quitter ». [the couple] seul ».

Leur soutien a été immédiatement condamné par les groupes de femmes. Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes, a déclaré que Mélenchon avait besoin de se renseigner sur les violences conjugales. « Ce n’est pas un conflit, c’est de la violence », a-t-elle écrit.

Caroline de Haas, du mouvement féministe Nous Toutes (All of Us), a écrit : « La violence au sein d’un couple est inacceptable, quels que soient les conflits présents… J’adresse tout mon soutien aux femmes victimes partout dans le monde. »

Anne-Laurence Petel, du parti Renaissance de centre droit, a déclaré: « Si la déclaration d’Adrien Quatennens pouvait être considérée avec une certaine sympathie (pas pour la gifle bien sûr), Jean-Luc Mélenchon vient de gâcher cela. »

Sandrine Rousseau, députée du parti vert Europe Ecologie Les Verts, a appelé Quatennens à se retirer de toute prise de parole en public. « La violence contre les femmes a de nombreux visages, aucun d’entre eux n’est acceptable », a-t-elle déclaré.

Un communiqué de LFI indique que le parti « réitère son engagement sans relâche dans la lutte contre les violences faites aux femmes ».