La réalisatrice et écrivaine française Mia Hansen-Løve s’est faite remarquer dans les festivals avec des films tels que « All Is Forgiven » (2007), « Father of My Children » (2009) et plus récemment avec « Bergman Island » (2021), nommé à la Palme d’Or. Pourtant, son dernier film, « One Fine Morning », montre un sommet dans sa carrière. Cette œuvre, récompensée au Festival de Cannes, offre une réflexion subtile et finalement pleine d’espoir sur l’étrange interaction entre la perte et la renaissance. Cette prouesse équilibriste laisse pantois.

Le film suit l’histoire de Sandra (Léa Seydoux), une veuve trentenaire et mère de famille dont la vie est tiraillée entre deux directions très différentes. Son père, le professeur de philosophie Georg (Pascal Greggory), souffre du syndrome de Benson, une maladie neurodégénérative qui affecte sa pensée, sa vision et sa mémoire. Sandra, traductrice professionnelle dont le rôle est crucial, voit son père se fermer de plus en plus à elle et même à la beauté de la sonate de Schubert qu’il aimait pourtant autrefois. De l’autre côté, une rencontre avec un vieil ami, Clément (Melvil Poupaud), un « cosmo-chimiste » qui voyage dans le monde pour collecter de la poussière d’étoiles, relance la passion physique de Sandra et éveille des sentiments qu’elle pensait avoir oubliés.

Dans « One Fine Morning », Hansen-Løve aborde des thèmes politiques et des références à la situation actuelle en France comme les manifestations pacifiques sur l’environnement, la demande d’euthanasie assistée et la simulation de la violence dans les écoles. Cependant, le film se concentre sur la catharsis que l’on peut éprouver à travers une réflexion émotionnelle profonde et sensible, fusionnant la tristesse, la culpabilité et l’extase.

La performance de Seydoux est un tour de force d’intériorité, amenant les spectateurs à entrer dans les confrontations déroutantes de Sandra avec des émotions opposées dans un dialogue inexprimé d’une forme de Socrate émotionnel. Tourné en pellicule 35 mm, le film offre un jeu subtil de lumière et d’ombre, adoucissant les angles durs des intérieurs médicaux et des maisons de soins en les mélangeant avec des scènes plus vivantes de l’extérieur, où le renouveau pointe à l’horizon. Enfin, la bande-son minimaliste présente notamment Jan Johansson et Bill Fay. Ces choix accompagnent parfaitement l’équilibre délicat de l’histoire, évoquant une douce amertume et une beauté tranquille qui nous marquent longtemps après la fin du film.

Points importants de l’article :
– « One Fine Morning », le dernier film de la réalisatrice française Mia Hansen-Løve, a été récompensé au Festival de Cannes.
– Le film traite de la perte et de la renaissance dans une introspection subtile et pleine d’espoir.
– Léa Seydoux offre une performance puissante, amenant le public à entrer dans les confrontations émotionnelles déroutantes de son personnage.
– Le choix de la cinématographie en pellicule 35 mm et de la bande-son minimaliste accompagnent parfaitement l’équilibre délicat de l’histoire.
– « One Fine Morning » évoque une douce amertume et une beauté tranquille qui marqueront longtemps les spectateurs.