Augmenter significativement les tarifs des consultations médicales, mais uniquement pour les praticiens qui voient le plus de patients : le marché de Sekou pour les médecins libéraux ne fait pas partie des intéressés, réclamant une augmentation universelle et inconditionnelle.

Les six associations de médecins représentatives ont jusqu’à mardi pour dire si elles acceptent la nouvelle grille tarifaire des consultations et aides et autres forfaits proposés par la Sécurité sociale pendant cinq ans.

Mais ils sont unanimes dans leur critique de l’augmentation largement conditionnelle proposée par « Sécurité » pour augmenter l’offre de soins médicaux.

La proposition du PDG de la Cnam (Caisse nationale d’assurance maladie) Thomas Fathom prévoit que toutes les consultations médicales seront majorées de 1,50 euros. Pour les médecins généralistes, cette retarification inconditionnelle se traduira par une consultation de base à 26,50 € contre 25 € en 2017.

Les praticiens qui acceptent de prendre des « engagements territoriaux » percevront des honoraires de consultation plus élevés, comme 30 euros pour les médecins généralistes.

Ces « obligations territoriales » comprennent l’atteinte d’un niveau minimum de prise en charge des patients ou l’embauche d’un ambulancier, ainsi qu’une combinaison de critères, dont la participation à des gardes, le travail le samedi matin ou des cours dans des déserts médicaux.

– Rôle clé de MG France –

« Je crois » que le gouvernement et la Cnam « ont refusé de signer » l’accord par les médecins, affirme Jérôme Marty, le bouillonnant président du syndicat UFMLS, qui réclame une augmentation sans conditions et une consultation de 50 euros. pour tous les généralistes.

Des médecins grévistes manifestent pour réclamer des honoraires de consultation plus élevés le 1er décembre 2022 à Paris (AFP/Archive – Emmanuel DUNAND)

Le Dr Marty s’agite désormais sur la menace de déconvention pour de nombreux médecins cherchant à retrouver leur liberté tarifaire.

Le projet d’accord « méprise les médecins » quand « on n’en peut plus » à cause du rythme de travail, s’indigne Agnès Gianotti, présidente de MG France, le plus grand syndicat de médecins généralistes.

« Quand le gouvernement dit que nous ne sommes pas +engagés+pas » pour remédier à la pénurie de praticiens, « cela exaspère les médecins généralistes » qui travaillent « en moyenne 55 heures par semaine », ajoute-t-elle.

MG France joue un rôle clé dans l’issue des négociations : avec 36,58 % des suffrages aux dernières élections professionnelles, seul le syndicat a le droit d’approuver l’accord au nom des médecins généralistes.

La fusion des deux autres syndicats de médecins pourrait l’emporter chez les médecins généralistes, mais cette hypothèse est très peu probable, car l’opposition entre eux est souvent encore plus forte que chez les médecins généralistes.

– « Finir » –

Ce dernier consultera ses autorités dans le week-end, mais il y a « peu de chances » que le vote soit positif, estime Agnès Giannotti.

Si le projet d’accord n’est pas approuvé mardi soir, une nouvelle grille tarifaire devra être établie par un « arbitre ».

Médecins en France (AFP/Archive - Ayoub SIMOUR, Paz PIZARRO, Lawrence SAUBADOU)Médecins en France (AFP/Archive – Ayoub SIMOUR, Paz PIZARRO, Lawrence SAUBADOU)

L’ancienne inspectrice générale des affaires sociales Annick Morel n’aura pas besoin de s’appuyer sur l’état actuel des négociations pour préparer sa copie, alors les médecins risquent de garder le butin secret en refusant de signer la proposition de la Cnam.

En 2010, l’accord médical établi par l’arbitre a été appliqué pendant un an avant que de nouveaux accords soient négociés avec succès avec les syndicats.

Dans une ultime tentative de persuasion, Thomas Fathom a rappelé vendredi que le projet d’accord signifiait 1,5 milliard d’euros de dépenses supplémentaires pour le budget de la Sécurité sociale, dont 600 millions pour les mesures inconditionnelles et 900 millions pour les mesures liées aux obligations de soins.

« Ce que nous proposons doit pouvoir répondre aux attentes des deux côtés de la table », à savoir « des assurés soucieux de l’accès aux soins, et des médecins qui ont besoin d’être accompagnés » dans leurs démarches, a-t-il précisé. presse vendredi : « C’est pour ça qu’on va aller jusqu’au bout pour essayer de convaincre nos partenaires de signer l’accord. »