Hospitalisé à domicile après une opération pour une tumeur, le jeune Melvin, 8 ans, continue de communiquer avec ses camarades de CE2 grâce à Buddy, un robot qui lui permet de suivre des cours à distance.

« Quel résultat as-tu trouvé avec Melvin ? » : Melvin, 8 ans, immobilisé chez lui à cause d’un cancer, participe au cours grâce à Buddy, un petit robot installé au premier rang de sa classe de CE2 en banlieue de Lyon.

Le Buddy, d’une blancheur impeccable, ressemble à un homme de 60 cm, couronné d’une tête avec un écran montrant un garçon blond à lunettes opéré l’été dernier d’une tumeur maligne du tronc cérébral.

« Je crois en la classe »

Privé de son bras droit, de sa jambe gauche frêle, fatigué de sa maladie et des nombreuses interventions qu’il doit subir, Melvin rencontre ses camarades de l’école Paul Chevalier à Rilet en moyenne trois fois par semaine.

« Quand je suis avec Buddy, je me sens bien, je pense que je suis en classe, même si jouer à des jeux et aller à la cafétéria avec des amis et des copines me manque », raconte-t-il à l’AFP. l’enseignant et les autres élèves via la tablette.

Buddy n’est pas unique, il y a aussi Beam et Edmo : au total, environ 4 000 robots sont déployés à travers le pays dans le cadre du programme TED-i (Team Collaboration Remotely and Interactively) lancé en 2020 par le ministère de l’Éducation.

Objectif : Mettre à disposition de chaque élève hospitalisé ou en permanence à domicile pour cause de maladie un système de téléprésence robotisé gratuit. Outre la continuité des apprentissages, l’idée est que Melvin « se sente comme tout le monde il fait partie de la classe », explique sa maîtresse Fanny Joubert.

« Se voir et s’entendre »

Cet instituteur de 35 ans a adopté le dispositif en novembre afin que l’élève puisse renouer avec ses camarades de classe, inquiet de ne pas le voir revenir à la rentrée.

« C’est très simple et décontracté. Melvin appelle, son papa est toujours là pour l’aider en cas d’urgence. Et on peut se voir et s’entendre », poursuit l’institutrice, qui retrouve aussi un petit en convalescence pour des cours à domicile tous les mardis.

L’horaire est adapté, l’interaction se fait en petites séances avec des exercices et des répétitions. Parfois aussi avec des échanges de temps plus informels avec des camarades.

Robot Buddy, facilitant l'apprentissage à distanceLe robot Buddy facilite l’apprentissage à distance © OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP

« Appuie sur la flèche, Melvin ! Encore! ». Ce matin, l’enfant a du mal à bouger la tête du petit robot qui reste trop basse. Tout s’arrange grâce aux consignes du professeur, et le cours peut reprendre.

« La prise en main a été un peu difficile, mais tout est assez simple et intuitif. On n’utilise pas toutes les fonctionnalités : Melvin, par exemple, pourrait faire bouger le robot, mais pour son âge, c’est quand même difficile », explique l’enseignant.

« Questions morales »

A la fin de la leçon, Mme Joubert ramène le robot dans la salle de classe : « Au revoir Melvin ! », lançant 27 élèves en chœur avant de se disperser dans un agréable désordre.

« Dans toutes les maladies, le moral est important, et là ça lui rapporte beaucoup. Le fait qu’il ne soit pas coincé dans une bulle entre la maison et l’hôpital le motive », témoigne le père de Melvin, Alexandre Langlois.

Actuellement en congé parental, cet employé de l’immeuble de 42 ans a fait l’éloge de l’appareil auprès des parents qui sont passés en cure de désintoxication. « Il est important de garder ce lien », dit-il.

A l’Académie de Lyon, 23 robots viennent en aide aux élèves du primaire et du secondaire.

L’outil, qui nécessite l’aval d’un médecin, « permet de briser l’isolement de ces élèves, de leur donner une bouffée d’air frais dans un quotidien affligé par la maladie ou l’accident », se félicite le recteur Olivier Dugripe. de la région universitaire Auvergne-Rhône-Alpes.

Selon lui, le déploiement se poursuivra du fait que l’académie dispose de 170 kits.