Température, mal de gorge, courbatures ? L’automne et le début de l’hiver sont généralement associés au retour de la grippe saisonnière. Selon le ministère de la Santé, cette infection virale touche chaque année entre deux et six millions de personnes en France et provoque environ 10 000 décès. Pour protéger les personnes vulnérables, mardi 17 octobre, la France démarre sa traditionnelle campagne de vaccination. De cette façon, les autorités sanitaires espèrent éviter une grave épidémie dans un contexte sanitaire déjà marqué par la vague de Covid-19. « Tout le monde a intérêt à vacciner rapidement les personnes à risque », prévenait début octobre l’immunologue Jean-Daniel Lelièvre lors d’un point presse de l’ANRS, l’agence nationale de lutte contre les maladies infectieuses.

Ainsi, à partir de ce mardi, les personnes ciblées pourront se faire vacciner gratuitement contre la grippe chez un médecin, une pharmacie, une infirmière ou une sage-femme. Il s’agit principalement de patients de plus de 65 ans, de femmes enceintes, de personnes souffrant d’obésité sévère (IMC supérieur à 40) et de patients atteints de certaines maladies chroniques comme le diabète. Le vaccin leur sera réservé jusqu’au 15 novembre, après quoi tous les Français pourront l’utiliser, mais à leurs frais s’ils ne sont pas dans ce groupe (le prix tourne généralement autour de 8 euros).

Une année en danger

La grippe se limite actuellement à quelques cas sporadiques en France, et s’il est impossible de prédire l’ampleur que prendra l’épidémie, certains experts prédisent déjà une année difficile. « Il y a plusieurs raisons », a précisé Jean-Daniel Lelièvre, se référant notamment aux données des pays de l’hémisphère sud, dont l’Australie : l’épidémie de grippe, qui s’y déroule avant les pays du Nord, a entraîné des les symptômes.

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L’inquiétude vient aussi du contexte de la pandémie de Covid-19. Près de trois ans plus tard, « on utilise beaucoup moins le masque, on fait moins attention », souligne l’immunologue. Autre élément négatif, l’an dernier, dans le contexte flou du lancement de la campagne de rappel Covid : un peu plus de la moitié des personnes éligibles ont été vaccinées contre la grippe. « Par conséquent, l’immunité a tendance à diminuer dans la population générale », conclut l’expert.

Double vaccination

Cette année, les autorités sont à nouveau confrontées à la tâche de la double vaccination contre la grippe et le Covid. Cependant, mis à part les personnes dans la soixantaine et la soixantaine qui craignent de se faire vacciner contre Covid plutôt que contre la grippe, il y a beaucoup de chevauchement parmi les groupes cibles de personnes. Le nombre de doses ne doit pas manquer. La production « dépasse de loin la demande », selon le géant français Sanofi, qui fournit environ la moitié des vaccins du pays.

Le risque est plutôt lié au manque de clarté au niveau de l’articulation entre les deux vaccinations : au lieu d’un lancement conjoint, une campagne anti-COVID a débuté début octobre. L’apparition d’une nouvelle vague de Covid à la rentrée est mise en doute, ce qui a contraint les autorités sanitaires à se dépêcher. Pourquoi ne pas promouvoir la campagne contre la grippe alors ? « Si on commence trop tôt, (…) on risque de ne pas couvrir les gens si on a une épidémie de grippe tardive », explique-t-on au ministère de la Santé. Or, la saison dernière, l’épidémie de grippe a été exceptionnellement tardive : son pic s’est produit au début du printemps, et non, comme d’habitude, au tournant de la nouvelle année.

Outre la vaccination, les autorités tentent de cadrer un discours qui embrasse la lutte contre les deux maladies, alors que la vague actuelle de Covid est relativement peu médiatisée, malgré la hausse des hospitalisations et des décès. « Il ne faut pas simplifier le Covid », a déclaré jeudi à l’AFP le ministre de la Santé François Braun. « Il faut aussi se protéger de la grippe. Ça tombe bien, les gestes barrières protègent contre les deux.

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