L’anecdote est désormais célèbre : en 2006, alors qu’il tombe en pleine conférence aéronautique à Washington, Elon Musk crie haut et fort : « Je suis le fondateur de SpaceX, et dans cinq ans vous êtes tous morts. La prédiction ne s’est pas (encore) réalisée, mais, comme cela arrive souvent dans les affaires spatiales, elle pourrait souffrir d’un simple changement de temps. 2022 marque l’arrivée sur le marché d’une fusée géante, non plus de celles comme l’européenne Ariane 6 et le américain Falcon 9 capables de mettre dix tonnes en orbite basse (LEO), mais un véritable successeur du mythique Saturn 5 qui a fait c’est possible. envoyer des hommes sur la Lune dans le cadre des missions Apollo (100 tonnes en LEO).

Un lanceur multi-missions

« Avec son Starship, le milliardaire d’origine sud-africaine est en train de développer le couteau suisse des lanceurs capables d’accomplir toutes les missions, quelles que soient les orbites », prévient Philippe Coué, auteur, spécialiste des politiques spatiales. Ses concurrents – les grandes puissances (Chine, Europe, Russie, Inde), les industriels (Arianespace, Blue Origin) – ne le surpasseront peut-être jamais, et les États-Unis, s’ils le font, « ont une chance de dominer l’espace pour les trente prochaines années ». ans », prédit même Philippe Coué. Sous réserve que ce premier cliché soit réussi, il est attendu entre fin février et avril prochain. Le Starship est un monstre avec un premier étage, appelé Super Heavy, de 68 mètres de haut pour 9 mètres de diamètre, avec 29 moteurs Raptor, et un second étage composé d’un vaisseau d’abord appelé Big Falcon Rocket (BFR), puis Starship. L’ensemble placé verticalement mesure 119 mètres, ce qui en fera la plus grande fusée jamais construite. Selon Musk, il doit pouvoir placer une charge utile de 100 à 150 tonnes en orbite basse ! Sur le papier, les deux étages devraient être récupérables, mais vu leurs tailles, les ingénieurs de SpaceX ont été poussés à inventer une tour actuellement en construction sur le site de Boca Chica, au Texas, avec deux bras qui enserreront le gigantesque Falcon Heavy. avant qu’il ne touche le sol. dans sa phase de récupération.

inventer en marchant

« L’autre difficulté est de repousser le vaisseau, qui va traverser une partie de l’atmosphère en position horizontale pour stopper sa descente. Il sera soumis à des contraintes thermiques très élevées », estime Christophe Bonnal, expert en gestion des lanceurs au Centre national d’études spatiales (Cnes). A ce jour, les équipes de SpaceX ont réalisé une dizaine de lancements de modules Starship : deux ont réussi, les autres ont explosé en vol ou se sont écrasés à l’atterrissage. Par conséquent, le prochain test (SN20) qui réunira les deux étages pour les tester à des altitudes plus élevées est crucial. « Musk a cette capacité d’inventer en marchant à un rythme effréné. Il suffit de regarder sa base au Texas où, avant d’obtenir le feu vert des autorités américaines (FAA) pour décoller, il multiplie les constructions de copies de Starship », ajoute Christophe Bonnal. Je pense qu’il le fera, au moins pour atteindre l’orbite basse, mais il faudra plus de temps pour récupérer et réutiliser les deux étages, car il risque d’enquêter sur quelques failles supplémentaires.

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Mettez d’abord les mains dans le cambouis en devenant le maître de l’orbite basse

Mais une fois son vaisseau opérationnel, qu’en fera-t-il exactement ? Ou, pour poser la question autrement, qui aura le luxe de tirer depuis une fusée d’une capacité d’emport de plus de 100 tonnes ? Une poignée de soldats dont les satellites dépassent parfois les tailles standard ou des missions scientifiques étranges comme le successeur du télescope James Webb qui vient de gagner son orbite d’observation (donc pas encore). Quant au marché commercial des satellites conventionnels, qui pourrait se tarir, il apparaît lui aussi sous-dimensionné. « Au Cnes, nous avons fait une étude pour essayer de voir comment Starship allait changer la donne : pour un satellite classique, le coût de lancement représente 20 % du total. Même avec une baisse drastique du kilo en orbite, ce n’est pas une révolution », explique Christophe Bonnal. Aujourd’hui, Starship n’a qu’une ambition : permettre à Elon Musk de déployer sa constellation Starlink, qui doit positionner 42 000 satellites au-dessus de nos têtes pour donner au monde Or, malgré le succès indéniable de son lanceur Falcon 9 (31 lancements en 2021), il serait de nombreuses années avant d’étendre complètement son réseau, qui compte actuellement 1 800 véhicules opérationnels. lancez 400 dans le ciel à chaque vol. Et même en cas de succès, le business model de la constellation est loin d’être garanti, prévient Xavier Pasco, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique. Musk n’a qu’une ambition, prendre le contrôle de l’orbite basse et y régner.

L'Express

En espérant qu’une fois que vous aurez le lanceur révolutionnaire, d’autres usages verront le jour, comme aller miner des astéroïdes pour leurs précieux minerais, ou lancer de multiples missions : on peut imaginer un seul Starlink déposant des satellites, mais en ramenant bien d’autres. Ou regardez-le établir un réseau de centrales solaires en orbite qui enverraient de l’énergie renouvelable illimitée sur Terre. « Il va tenter sa chance en orbite basse en testant ses technologies, mais Musk n’a pas l’intention de faire basculer indéfiniment des bidons équipés de panneaux solaires pour sa constellation, il compte bien continuer sa conquête spatiale », conclut Philippe Coué. Avec la Lune partenaire de la NASA dans le programme Artemis pour le retour d’un Américain vers l’étoile sereine (dès 2025), mais surtout dans le viseur de son propre rêve (sincère) de coloniser Mars.

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