pourquoi la France se réchauffe plus vite que la moyenne mondiale › - 1

« Chaque geste compte », insiste la campagne anti-sobriété du gouvernement, qui a débuté cette semaine. Sur son compte Twitter, Aurélien Ribes, chercheur de Météo-France au CNRM, Centre national de recherches météorologiques, préfère utiliser une formule différente : « Chaque tonne de CO2 compte », écrit-il à ses followers. Car la France se réchauffe. Selon de récents calculs effectués par un scientifique et plusieurs collègues toulousains de Météo France et du Centre européen de recherche et d’excellence en calcul scientifique, sa température augmente encore plus vite que la température de la planète entière.

Ce résultat en soi n’est pas inattendu. « Les océans couvrent les deux tiers de notre bonne vieille Terre. Cependant, ils ont tendance à se réchauffer plus lentement que les continents sur lesquels nous vivons. De plus, à mesure que nous nous rapprochons de l’Arctique, le réchauffement s’intensifie. Cela affecte toutes les régions tempérées. l’hémisphère nord, dont la France fait partie », explique Aurélien Ribes.

Mais encore fallait-il mesurer l’influence de ces phénomènes sur le thermostat français. Pour ce faire, les chercheurs se sont appuyés sur une nouvelle génération de modèles. Ils ont également combiné les données de température de 30 stations dispersées à travers le pays. Conclusion ? En France, le réchauffement climatique a atteint 1,7 degrés en 2020 par rapport à l’ère industrielle, contre 1,2 pour l’ensemble de la planète.

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« Pour référence, le réchauffement moyen observé sur l’ensemble des continents est de +1,59°C sur la période 2011-2020 par rapport à l’ère préindustrielle, selon les derniers documents du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Arrondis et extrapolés à 2020, nous sommes donc très proches de nos chiffres en France », précise Aurélien Ribes. Notre pays n’est donc pas particulièrement victime du réchauffement climatique.

Le seuil des deux degrés franchi au cours de la prochaine décennie

Cependant, ce chiffre de 1,7 nous fait réfléchir. « De nombreux citoyens ont encore à l’esprit 2 degrés de réchauffement d’ici la fin du siècle car ce seuil est largement commenté. Mais au rythme où vont les choses, il sera sans doute dépassé à partir des années 2030 sur notre territoire. , prévient le chercheur.

Et alors ? Tout dépendra des scénarios de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les chercheurs en ont choisi quatre. Les plus optimistes tablent sur un réchauffement compris entre 1,5 et 3,1 degrés d’ici 2100, avec une moyenne estimée à 2,3 degrés, soit un bon demi-degré de plus que le climat actuel. « C’est un scénario optimiste », estime Aurélien Ribes. « Cela signifie que nous avons atteint la neutralité carbone dans les années 2080 et que le réchauffement climatique est sur une tendance à la baisse au cours de la dernière partie du siècle. »

Le scénario négatif nous apportera encore 5, 6 ou 7 degrés. Heureusement, ce n’est pas le plus probable si l’on considère les investissements récents dans les énergies fossiles et la direction dans laquelle notre société évolue. Il existe des hypothèses intermédiaires. En eux, on parvient à limiter l’augmentation des émissions, mais on a du mal à les réduire significativement. La hausse de température sera donc comprise entre 3 et 5 degrés vers 2100. « Il y a quelques années, on avait plutôt ces chiffres en tête pour des scénarios à forte émission », regrette Aurélien Ribes. Preuve que notre marge de manœuvre se rétrécit.

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