Le réalisateur turc Nuri Bilge Ceylan nous offre une fois de plus un film à l’esthétique soignée et aux personnages forts, dans la lignée des classiques de Tchekhov. Tout comme ses précédents films, il se déroule en Anatolie, et fait la part belle à la photographie et à la mise en scène des portraits. Ce qui fait cependant la particularité de « About Dry Grasses », c’est ce moment « méta » où le spectateur est rappelé qu’il assiste à un film, par l’intermédiaire de décors filmés en studio.

Le protagoniste de l’histoire est Samet, un enseignant travaillant dans une école d’une petite ville de la région, dont la carrière est mise en danger par une accusation de harcèlement sexuel. Samet est un personnage compliqué: il s’ennuie profondément, sauf peut-être lorsqu’il est en compagnie de Sevim, une élève de 14 ans qu’il ne peut s’empêcher de flatter et de touche-à-tout. Mais lorsque Sevim est prise à partie par un autre enseignant pour une lettre d’amour trouvée dans son cahier, Samet se retrouve à la fois humilié et en danger. Il n’y a rien de très spectaculaire quant à l’évolution de l’intrigue, mais l’aspect littéraire et bavard du film promet une histoire captivante, sans même parler de la beauté brute des paysages anatoliens.

En bref, un autre chef-d’œuvre du réalisateur primé à Cannes pour « Winter Sleep », qui mérite pleinement sa place dans l’élite du septième art.

Points importants :

– Le film de Nuri Bilge Ceylan fait la part belle aux portraits et à la photographie
– L’histoire est celle d’un enseignant, Samet, qui risque sa carrière à cause d’une accusation de harcèlement sexuel portée par une élève, Sevim.
– La beauté brute des paysages anatoliens est également un élément important du film.
– Un film littéraire et bavard, qui promet une histoire captivante.
– Nuri Bilge Ceylan mérite sa place dans l’élite du cinéma.