Les jeunes parents – et les moins jeunes – l’ont certainement remarqué : depuis le 3 novembre, affiches, messages radio et spots télévisés leur rappellent l’importance cruciale des « 1000 premiers jours » de l’enfant, de la conception à la naissance. deux ans. Une période souvent déroutante, où chacun doit se réinventer pour accueillir un bébé.

Avec cette campagne de communication orchestrée par Santé Publique France, le gouvernement souhaite accompagner ces moments pour aider les parents à les surmonter au mieux. Nous savons maintenant que ce qui se passe pendant la grossesse et les premiers mois de la vie a une forte influence sur le reste de la vie. L’exercice est délicat, car il faut donner des conseils sans être accusé d’ingérence. Pour cela, Emmanuel Macron avait confié pour la première fois en septembre 2019 à Boris Cyrulnik la mission de mener des travaux sur le sujet. Sa commission, composée majoritairement de psychiatres et de spécialistes de l’éducation de l’enfant et du bien-être psychologique, a présenté un rapport le 8 septembre 2020.

Bien que l’impact de la pollution y soit abordé, les messages et les réformes qui ont découlé de ce travail ont fait la part belle aux questions éducatives au sens le plus large : gestion des pleurs, alimentation du bébé, nutrition pendant la grossesse, sommeil, etc. effets de l’exposition aux polluants environnementaux est plus succincte. C’est pourtant le cœur du travail de scientifiques qui, partout dans le monde, s’intéressent aux conséquences de cette période clé sur la santé future de l’enfant et qui, autour du concept de « dohad », explorent les « origines du développement ». ”. de maladies.

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Cela explique peut-être cela : à une exception près, la commission Cyrulnik manquait de toxicologues. L’Express a donc demandé à l’un d’entre eux, le professeur Robert Barouki, son avis sur les recommandations proposées sur le site des « 1000 premiers jours ». Ce chercheur, directeur de recherche à l’Inserm et professeur à l’université Descartes à Paris, est l’un des grands experts français de la santé environnementale. Entretien.

L’Express : Aérer, limiter l’utilisation et la quantité de produits ménagers et cosmétiques, privilégier les labels environnementaux… Le site 1000-premiers-jours.fr propose divers conseils aux femmes enceintes et aux jeunes parents pour limiter l’exposition de leurs enfants aux polluants. Mais peut-on vraiment s’en protéger lorsque notre environnement regorge de produits chimiques ?

Robert Barouki : Disons que c’est un conseil de bon sens. Vous devez commencer par quelque chose. Dans tous les plans « santé environnement » à travers le monde, les experts demandent aux gouvernements de communiquer sur ces enjeux, d’expliquer aux populations, et notamment aux plus vulnérables, comment ils peuvent agir pour se protéger. En même temps, rien de bien nouveau ici : cela fait plus de quinze ans que des organisations non gouvernementales, comme WECF (femmes engagées pour un avenir commun), ont prononcé ce discours. Les données sur lesquelles se fonde cet avis étaient déjà connues et les autorités auraient pu agir plus rapidement. Et de fait, vu le nombre de produits auxquels nous sommes constamment exposés, cela ne suffit pas. Mais ça va dans le bon sens.

Comment aller plus loin ?

En regardant le site, j’ai trouvé de très bonnes choses, mais j’ai été très surpris par l’information donnée aux parents sur l’étiquetage des produits chimiques. C’est incompréhensible pour la plupart d’entre nous : comment se souvient-on d’autant de logos ? Il serait beaucoup plus simple de mettre en place un toxiscore, sur le modèle de ce que la France a fait avec le nutriscore. Vous avez commencé avec des produits de décoration intérieure, mais pourquoi ne pas étendre cette approche aux produits pour la maison, par exemple ? Ce serait certainement un moyen beaucoup plus simple de faire passer les bons messages au plus grand nombre.

Ne serait-il pas plus efficace d’agir à la source, en éliminant les produits toxiques, plutôt que de conseiller aux parents d’essayer de s’en protéger ?

Il est vrai que l’approche individuelle seule ne suffit pas. Elle joue son rôle, mais les pouvoirs publics doivent aussi agir à son niveau et assumer leurs responsabilités, en interdisant les substances toxiques. Cela a été fait pour le bisphénol A et certains phtalates, mais ce n’est que le début de l’histoire. Sur environ 100 000 produits chimiques en circulation, 500 sont bien connus et bien étudiés. Nous avons une certaine quantité d’informations pour 20 000 autres. Et nous manquons de connaissances sur tout le monde. Cela donne une idée de l’ampleur de la tâche qui nous attend.

Les PFAS, composés perfluorés ou polyfluorés, sont une préoccupation actuelle et en effet le site First 1000 Days conseille aux parents d’éviter d’utiliser des poêles antiadhésives, là où elles se trouvent. Est-ce suffisant pour résoudre le problème ?

Encore une fois, c’est mieux que rien. Mais ces molécules sont très stables dans l’environnement et sont largement utilisées par les industriels, et pas seulement dans certains articles culinaires. En effet, des études montrent que toute la population est aujourd’hui plus ou moins imprégnée de ces produits. Cela signifie que nous y sommes fortement exposés et qu’il est effectivement difficile de s’en protéger, même si certains PFAS ont déjà été interdits. Ceci est préoccupant car il a été démontré que ces molécules sont toxiques pour le métabolisme et peuvent perturber le système immunitaire.

Avez-vous d’autres exemples ?

C’est un peu la même chose avec les pesticides organophosphorés. Certains restent en usage, même si l’on sait qu’ils ont un effet sur le développement intellectuel des enfants. On peut conseiller aux parents d’acheter des aliments bio, mais ces molécules sont aussi utilisées comme retardateurs de flamme, sans que les consommateurs en soient informés. Ils ne peuvent donc pas s’en protéger… On peut multiplier les exemples : il est vrai que la ventilation est nécessaire pour améliorer la qualité de l’air intérieur. Mais sur le plan individuel, on ne peut pas faire grand-chose pour se protéger de la pollution de l’air extérieur, même si on sait qu’elle est impliquée dans de nombreuses pathologies, dont l’exposition prénatale.

Pouvez-vous nous rappeler comment la prise de conscience de l’importance de la vie fœtale et de la petite enfance pour la santé du futur adulte est née dans la communauté scientifique, avant qu’elle ne commence à être prise en compte par les pouvoirs publics ?

Tout a commencé dans les années 1980. David Barker, un épidémiologiste britannique, a établi un lien entre un faible poids à la naissance chez les enfants et un risque élevé de crise cardiaque à l’âge adulte. Ce chercheur l’a interprété comme un phénomène adaptatif : en cas de manque de nourriture, le fœtus met en place des mécanismes qui lui permettent de mieux stocker les nutriments reçus. Mais s’il s’agit d’un avantage dans une société de pénurie, cela peut être préjudiciable si l’environnement change et que la nourriture devient abondante.

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Cette hypothèse initiale a ouvert la voie à un vaste champ de recherche : les scientifiques se sont progressivement intéressés à toutes les formes de stress pouvant survenir durant cette période désormais considérée comme critique. À ce jour, c’est l’exposition à un certain nombre de polluants chimiques et leurs conséquences qui a été le mieux documentée.

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