Les législateurs du parti au pouvoir en France ont déclaré qu’ils ne se laisseraient pas intimider par les menaces de mort que des dizaines de politiciens ont reçues à cause d’un projet de loi qui obligera les gens à présenter une preuve de vaccination pour aller au restaurant ou au cinéma ou prendre le train.

La nouvelle loi, qui supprimerait la possibilité de montrer un résultat de test négatif au lieu d’avoir les jabs, a le soutien de plusieurs partis et est presque certaine d’être adoptée par la chambre basse lors d’un vote tard lundi ou tôt mardi.

Mais un débat tendu au Parlement lundi a mis en évidence ce que le gouvernement et l’opposition ont décrit comme une fatigue généralisée face à la pandémie et aux mesures pour y faire face.

Le resserrement proposé des règles a mis en colère les militants anti-vaccination et certains législateurs disent qu’ils ont été victimes d’agressions, notamment de vandalisme et de menaces violentes.

« Nous ne céderons pas », a déclaré au Parlement Yaël Braun-Pivet, du parti au pouvoir La République en marche (La REM), faisant référence aux menaces de mort que des hommes politiques de tous bords avaient reçues, selon elle. « C’est notre démocratie qui est en jeu. »

Critiquant ce qu’il a appelé « l’égoïsme » de ceux qui s’opposent aux vaccinations, le ministre français de la Santé, Olivier Véran, a déclaré: « Le but de cette loi n’est pas de restreindre les libertés… c’est de sauver des vies. »

Cas en France

La semaine dernière, le garage d’un député du parti au pouvoir a été incendié, avec des graffitis de manifestants anti-vaccination présumés griffonnés sur un mur adjacent.

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré que la police renforcerait les protections des législateurs après que plusieurs, dont Barbara Bessot Ballot de La REM, ont rendu public des menaces de mort.

Elle a déclaré que 52 législateurs avaient reçu des messages les menaçant de les tuer pour « atteinte à notre liberté », ajoutant sur Twitter : « Ces menaces de mort sont inacceptables ».

La France a traditionnellement eu plus de sceptiques vis-à-vis des vaccins que nombre de ses voisins, mais a l’un des taux de vaccination Covid-19 les plus élevés de l’UE, avec près de 90 % des personnes âgées de 12 ans et plus.

Pendant des mois, les gens ont dû présenter soit une preuve de vaccination, soit un test Covid-19 négatif dans de nombreux lieux publics.

Mais alors que les infections par les variantes Delta et Omicron augmentent, le gouvernement a décidé d’abandonner l’option de test.

Il vise à ce que la carte vaccinale entre en vigueur à la mi-janvier après approbation par les deux chambres du Parlement.

Le débat de lundi devant se poursuivre dans la nuit, le législateur d’extrême gauche Jean-Luc Mélenchon a déclaré que la proposition de loi, qui autoriserait les contrôles d’identité par d’autres que la police, mettrait en place une « société totalitaire et autoritaire ».

En luttant contre la pandémie, « vous vous êtes trompé sur tout », a-t-il déclaré au gouvernement.

Une manifestation devait avoir lieu devant le parlement à 17 heures.

De grandes foules ont protesté contre le laissez-passer sanitaire lors de son introduction en été, mais la participation aux rassemblements du week-end a diminué à mesure que l’acceptation du vaccin augmentait.