Les législateurs français doivent définitivement adopter une série de nouvelles mesures pour aider les ménages en difficulté à faire face à la hausse des prix de l’énergie et des denrées alimentaires, ainsi qu’un budget actualisé qui paiera pour que la France renationalise la compagnie d’électricité EDF.

Le vote final de jeudi est une formalité et fait suite à des semaines de débats houleux et de négociations à l’Assemblée nationale, où le président français, Emmanuel Macron, n’a plus la majorité absolue.

Le paquet comprend 20 milliards d’euros de réduction de l’inflation – y compris des augmentations de pension et un plafond sur les augmentations de loyer – et avait été promis par Macron alors que l’inflation croissante érode les salaires.

Les ministres ont fait valoir que la France avait déjà été la plus généreuse d’Europe pour aider les ménages à faire face à la crise du coût de la vie – notamment en plafonnant les hausses des prix du gaz et de l’électricité, ce qui lui a permis de mieux amortir la hausse de l’inflation que ses voisins. L’inflation annuelle pour les 19 pays de la zone euro a atteint un record de 8,6 %, suivi d’une énorme augmentation des coûts alimentaires et énergétiques touchés par l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Mais en France, on estime que l’inflation annuelle est inférieure, à environ 6,5 %.

Le groupe centriste de Macron a subi de lourdes pertes lors des élections législatives de juin, remportant le plus de sièges à l’Assemblée nationale, mais manquant d’environ 40 sièges la majorité absolue nécessaire pour adopter des lois.

Le Rassemblement national d’extrême droite de Marine Le Pen, quant à lui, a considérablement augmenté ses sièges pour devenir le plus grand parti d’opposition. Le parti d’extrême gauche France Unbowed de Jean-Luc Mélenchon a également augmenté ses sièges et est désormais le plus grand parti de gauche d’une large coalition connue sous le nom de Nupes, qui comprend les socialistes et les verts.

Les mesures du coût de la vie ont été le premier test de la capacité de Macron à trouver des compromis entre les partis face à une forte opposition et souvent avec des débats en colère qui se sont poursuivis le soir et le week-end.

Les mesures augmenteront les pensions et certaines prestations sociales de 4 % et plafonneront les augmentations de loyer à 3,5 %. Au milieu des critiques sur les salaires qui stagnent depuis longtemps dans le secteur public, les fonctionnaires recevront une augmentation de salaire de 3,5 %. La remise sur le prix du carburant financée par l’État, d’une valeur de 18 cents le litre, sera portée à 30 cents en septembre et octobre. Les entreprises privées seront encouragées à offrir aux salariés une prime annuelle non imposable pouvant aller jusqu’à 6 000 €, augmentée d’un plafond antérieur de 1 000 €.

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La France va renationaliser EDF, l’un des plus grands fournisseurs d’énergie au monde, en réponse à la crise énergétique aggravée par l’invasion russe de l’Ukraine. « Nous devons avoir un contrôle total sur notre production d’électricité et nos performances », avait déclaré au Parlement la première ministre, Élisabeth Borne. Macron a également promis de supprimer la redevance TV.

La législation a été soutenue par des membres de l’alliance centriste de Macron, du parti de droite Les Républicains et du Rassemblement national d’extrême droite. La coalition de gauche Nupes a critiqué les mesures comme n’allant pas assez loin et a largement voté contre le projet de loi lors du premier vote de mercredi.

Après le vote définitif jeudi, la session parlementaire se terminera cette semaine pour les deux chambres du parlement, l’assemblée nationale et le sénat. Les législateurs français reprennent souvent le débat sur la législation en septembre, lors d’une session spéciale. Mais cette année, le Parlement siégera à nouveau en octobre, pour laisser le temps au gouvernement de préparer une législation qu’il s’attend à être plus difficile à adopter, y compris sur l’immigration, qui fera l’objet d’un débat parlementaire à l’automne.