La France sévit contre les tonnes de courriers indésirables et de brochures publicitaires envoyées chaque année dans les boîtes aux lettres, avertissant des déchets inutiles et des atteintes à l’environnement.

Depuis plus d’une décennie, les foyers en France qui ne souhaitaient pas recevoir des piles de tracts publicitaires sans adresse ont pu apposer sur leur boîte aux lettres un autocollant disant « non à la publicité ». Mais le gouvernement a reconnu que cette approche avait échoué et a changé de cap.

À partir de septembre, au lieu que les gens se désengagent du courrier indésirable, plusieurs zones d’essai auront un système d’« opt-in ». Quiconque souhaite encore recevoir des envois publicitaires non adressés, tels que des catalogues d’offres spéciales de supermarchés, peut afficher un autocollant disant « oui à la publicité ». Pour tous les autres, il sera interdit de faire passer dans leur boîte aux lettres tout prospectus ou publicité sans adresse.

Le nouveau dispositif sera expérimenté dans certaines zones, dont les villes de Bordeaux, Grenoble et Nancy. Après trois ans, il sera évalué et les groupes environnementaux espèrent qu’il sera déployé dans tout le pays.

Cette décision reflète une colère croissante en France face au gaspillage et à l’impact environnemental du courrier indésirable, dont une grande partie n’est pas lue. L’assemblée citoyenne, qui a été mise en place par Emmanuel Macron en 2020 pour donner des conseils sur la réduction des émissions de carbone et le renforcement de la politique climatique, avait initialement conseillé au gouvernement d’interdire complètement le courrier indésirable.

Au lieu de cela, le gouvernement a choisi de réduire les dépliants publicitaires sans adresse dans le cadre d’une loi visant à réduire les déchets.

Malgré une faible proportion de personnes affichant « non aux autocollants publicitaires », l’agence nationale de l’environnement, l’Ademe, a constaté que près de 900 000 tonnes de courrier indésirable sans adresse continuaient d’être distribuées chaque année « et qu’une partie importante de celle-ci est jetée sans être lue ». .

On estime que 12 kg d’imprimés publicitaires par tête sont reçus en France chaque année. Même si les dépliants peuvent être recyclés, leur production et leur distribution ainsi que les déchets générés sont considérés comme ayant un impact environnemental important.

Grégoire Fraty, qui siégeait à l’Assemblée citoyenne pour le climat, a qualifié le nouveau dispositif d’essai « d’avancée positive » et a souhaité qu’il soit nationalisé.

Le ministre de l’Environnement, Christophe Béchu, a déclaré que l’interdiction des tracts publicitaires équivalait à « un acte concret » pour plus de retenue et « moins de déchets ».

#OuiPub | Dès demain, la distribution automatique de prospectus publicitaires sera interdite dans les boîtes aux lettres.

Cette expérimentation testée dans 13 communes est une action concrète pour plus de sobriété et moins de gaspillage. pic.twitter.com/xQOYb9YA8t

— Christophe Bechu (@ChristopheBechu) 31 août 2022

Les habitants des zones d'essai qui souhaitent continuer à recevoir des tracts publicitaires peuvent retirer un autocollant « oui » auprès de leur mairie ou de leurs collectivités locales.

A Lanvollon, en Bretagne, qui participe à l'essai, l'élu local Jean-Michel Geffroy a déclaré à TF1 TV qu'auparavant "la moitié du tonnage de matériel publicitaire n'était pas lu et était jeté directement dans le bac de recyclage". Il espérait que le nouveau système empêcherait au moins 200 tonnes par an de courrier indésirable de se retrouver dans le système de déchets.