Ce geste en dit long. Lors de sa première apparition publique ce mardi 23 novembre, Sophie Adeno a pris sa place sur scène pour la première fois, tout comme ses 17 nouveaux collègues de la sélection astronaute 2022 de l’Agence spatiale européenne (ESA), profitant de ses derniers instants d’anonymat. Un peu de battage médiatique, un soupçon de suspense – cinq d’entre eux deviennent officiellement «astronautes de carrière» quand les douze autres rejoignent les bancs de la réserve.

On la voit sourire d’un sourire un peu forcé. Mais là c’est différent : chacun portait une veste noire siglée ESA, soigneusement fermée, avec une chemise blanche, comme pour mieux mettre en valeur les visages sous les puissants rayons des projecteurs surpuissants de l’éphémère Grand Palais. Handicapé, où la conférence ministérielle de l’ESA. Alors que certains ont sagement les bras croisés ou rentrés dans le dos, Sophie Adenot les a posés fermement sur ses hanches avec sa veste déboutonnée. Ainsi qu’avec un certain empressement à le combattre.

Choix impitoyable

Le jeune pilote ne cache pas son désir d’obtenir le statut d’astronaute. Lorsque son nom est dévoilé, le premier, la voilà qui descend le catwalk avec une décontraction évidente. Trois ou quatre mots d’introduction en anglais pur, un discours coordonné sur son passé et son état d’esprit : « Je suis content d’être ici après tout le travail accompli. Travailler ? La jeune femme, 40 ans seulement, vient de traverser un processus intense de douze mois au cours duquel l’Agence européenne a examiné près de 22 500 candidatures, dont 8 000 françaises. En juin dernier, seules 400 personnes avaient été sélectionnées pour un voyage à Cologne (Allemagne) au centre d’entraînement des cosmonautes. Là, ils ont passé les derniers tests, d’abord psychologiques, puis médicaux. Thomas Peske, qui est l’aîné ou le frère aîné, a participé à cette sélection et résume : « Sophie a été choisie pour sa santé de fer, ses compétences inégalées, son CV d’enfer et, surtout, ses capacités mentales exceptionnelles. »

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La première inspection en pleine lumière devant caméras et micros, Sophie Adeno se dévoile un peu. Vocation? « Quand j’étais enfant, ma petite sœur me demandait souvent pourquoi je n’avais qu’un seul poster dans ma chambre. » Des modèles? Elle cite Marie Curie et, bien sûr, Claudie Haigneret, le premier astronaute français, qui a effectué son premier vol en orbite il y a près de vingt-cinq ans. Les questions fusent, et les ministres présents à la tribune ont hâte de mettre leur parole. Bruno Le Maire, en charge de l’économie, de la finance, de la souveraineté industrielle et numérique, l’interrompt pour louer sa personnalité « extraordinaire » et rappeler que la France est le principal contributeur de l’espace en Europe ; Sylvie Retaio, ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, s’apprête à dire à quel point les Bourguignons seront « un exemple pour notre jeunesse ».

Carrière militaire rapide

Ne vous en faites pas. Comme Pesca en son temps (sa sélection remonte à 2008), Sophie Adenot va en effet aussi engendrer des vocations, notamment chez les jeunes femmes et dans les carrières scientifiques : « Je suis ingénieur » parle sobrement de qui a passé l’une des meilleures formations, la Ecole Nationale d’Aéronautique et d’Astronautique (Isae Supaero) avant de rejoindre Airbus où elle se spécialise dans les hélicoptères. Là, elle les conçoit, mais toujours animée par « l’envie d’aller plus loin », elle s’engage dans l’Armée de l’Air pour les piloter. Sa carrière a débuté à 23 ans et, selon elle, elle cumule « plus de 3 000 heures de vol ». Elle parle moins de ses missions en Afghanistan sous la houlette de Cancale, notamment de l’aide aux soldats blessés sur les théâtres de guerre.

Grâce à cette expérience, l’Armée de l’Air a fait d’elle la première femme française testeuse d’hélicoptère basée à la Direction générale de l’armement (DGA) à Casot en Gironde, où elle exerce depuis 2019. Son « Courage » et sa « curiosité » sont des qualités. elle prétend l’amener à pratiquer régulièrement certains sports extrêmes comme le parachutisme (brevet), le ski, ou encore la plongée sous-marine (licence). Elle devra probablement mettre un terme à cela. « Maintenant, je sais qu’il y a beaucoup d’attentes placées sur mes épaules et que tout doit être construit. On m’a proposé un nouveau travail. Thomas Peske en embuscade résume : « Un bon astronaute doit s’adapter à de nombreuses situations pour lesquelles il n’est pas prêt. patient. » Sophie Adeno a toujours les mains sur les hanches, prête à démarrer sa nouvelle carrière. Elle commencera l’entraînement en avril prochain.

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