Charles Sobhraj, un tueur condamné connu sous le nom de « Serpent » qui, selon la police, ciblait les routards occidentaux sur la piste hippie dans les années 1970, est rentré en France après près de deux décennies derrière les barreaux au Népal, a rapporté BFM TV.

La Cour suprême du Népal a ordonné mercredi la libération de Sobhraj, citant son âge avancé et son état de santé.

Un ressortissant français né d’un père indien et d’une mère vietnamienne, Sobhraj, 78 ans, a atterri à l’aéroport international principal de Paris sur un vol commercial peu après 7 heures du matin.

Charles Sobhraj dans l'avion de Katmandou vers la France.
Charles Sobhraj dans l’avion de Katmandou vers la France. Photographie : Atish Patel/AFP/Getty Images

Sobhraj a été accueilli par son avocat à l’intérieur d’une aérogare, selon l’auteur Jean-Charles Deniau, qui a écrit « Moi, le Serpent » et a été en contact avec Sobhraj après son arrivée.

La police des frontières effectuait des contrôles d’identité, ont rapporté les médias français. L’avocat de Sobhraj n’a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire.

Sobhraj, surnommé pour avoir échappé à la police, était détenu dans une prison de haute sécurité au Népal depuis 2003, date à laquelle il a été arrêté pour le meurtre de la routarde américaine Connie Jo Bronzich en 1975. Il a ensuite été reconnu coupable de tuant l’ami canadien de Bronzich, Laurent Carriere, et avait purgé 19 ans d’une peine de 20 ans.

Il était soupçonné d’autres meurtres, notamment en Thaïlande, où la police affirme avoir tué six femmes dans les années 1970, dont certaines se sont retrouvées mortes sur une plage près de la station balnéaire de Pattaya.

Il a été emprisonné en Inde pour avoir empoisonné un groupe de touristes français dans la capitale, Delhi, en 1976, avant de pouvoir être jugé pour les accusations portées contre lui en Thaïlande.

Sobhraj a déclaré à l’agence de presse française Agence-France Presse lors du vol en provenance du Népal qu’il n’était pas coupable du meurtre de Bronzich et Carriere et que l’affaire contre lui était fondée sur de faux documents.

« J’ai beaucoup à faire. Je dois poursuivre beaucoup de gens », a déclaré Sobhraj à l’AFP.

En 2021, la BBC et Netflix NFLX.O ont produit une série dramatique basée sur l’histoire des meurtres présumés de Sobhraj.

Les ministères français de l’Intérieur et de la Justice n’ont pas répondu aux questions de Reuters sur la question de savoir si Sobhraj pourrait faire l’objet d’accusations pénales en France. Le délai de prescription pour les crimes les plus graves en France est de 20 ans.