Le parquet de Paris a ouvert une enquête pénale sur des allégations selon lesquelles la pollution dans le métro de la capitale met la vie des voyageurs en danger.

L’exploitant du métro, la RATP, fait l’objet d’une enquête pour escroquerie possible et blessures involontaires après avoir affirmé avoir délibérément sous-déclaré les niveaux de pollution et omis d’informer les passagers des dangers.

« Il est temps de lever le voile du silence et que la RATP dise la vérité aux usagers », a déclaré mercredi le patron du groupe de campagne Respire (Breathe), Tony Renucci, dans un communiqué annonçant l’ouverture d’une enquête pénale, qui a été confirmé par le parquet de Paris.

L’organisme de bienfaisance, qui fait pression pour un air pur, a déposé une plainte légale en 2021 après avoir mené deux enquêtes de surveillance distinctes.

Il accuse la RATP d’être consciente des problèmes de pollution depuis deux décennies.

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La RATP a fermement nié les allégations de Respire et a déclaré qu’elle avait surveillé « continuellement et scrupuleusement » la qualité de l’air et pris des mesures pour la maintenir.

En juin de l’année dernière, l’Anses, l’organisme français de surveillance de la santé publique, a conclu que les niveaux de particules fines toxiques étaient en moyenne trois fois plus élevés à l’intérieur du métro qu’à l’extérieur.

Les particules générées par le freinage étaient particulièrement préoccupantes, tandis que la pollution n’était surveillée que dans trois stations sur l’ensemble du réseau de 309 arrêts, a déclaré l’Anses.

La RATP a déclaré que la qualité de l’air était une « priorité » et qu’elle avait un « plan d’action ambitieux » pour lutter contre la pollution, notamment en installant des ventilateurs performants et des systèmes de freinage électrique pour réduire la pollution.

On estime à 40 000 le nombre de décès prématurés en France chaque année en raison de la pollution de l’air, selon les chiffres de la santé publique.