La principale chaîne d’information en continu de France, BFMTV, a déclaré jeudi qu’elle avait limogé une ancre après une enquête sur une influence extérieure présumée dans son travail.

Rachid M’Barki a été limogé cette semaine après que l’enquête a révélé que le processus éditorial n’avait pas été suivi dans plusieurs segments diffusés entre 2021 et 2022, a déclaré son directeur général Marc-Olivier Fogiel dans le message.

Les segments concernaient des questions telles que les oligarques russes, le Qatar et le Sahara occidental. L’affaire était liée à une offre d’une entreprise israélienne surnommée « Team Jorge » pour influencer les élections dans le monde entier pour ses clients. L’équipe a été exposée par le Guardian et un consortium international de journalistes dirigé par l’association française Forbidden Stories.

La chaîne avait ouvert son enquête en janvier sur le travail de M’Barki, visage familier de sa liste d’animateurs.

Dans les reportages concernés, « ces manquements étaient de la seule responsabilité d’un journaliste qui n’a pas respecté les règles en vigueur au sein de la rédaction », précise Fogiel dans le message.

Il a ajouté que la chaîne avait également porté plainte – ne visant pas personnellement le journaliste – pour trafic d’influence dont la chaîne avait été victime.

La chaîne va désormais « renforcer encore » ses contrôles éditoriaux, a-t-il dit.

L’enquête Forbidden Stories, menée par des médias tels que The Guardian, Le Monde en France, Der Spiegel en Allemagne et El País en Espagne, a accusé une société israélienne de chercher à influencer plus de 30 élections dans le monde pour ses clients par piratage, sabotage et propager la désinformation.

Ils ont dit que l’affaire M’Barki n’était qu’un petit exemple de l’étendue de son travail de désinformation. Il a été suspendu le 11 janvier, un peu moins d’un mois avant la publication de l’enquête.

L’enquête a indiqué que la firme avait planté des rapports sur BFMTV sur l’impact des sanctions contre la Russie sur l’industrie de la plaisance à Monaco.

S’adressant à Politico début février, M’Barki a reconnu avoir utilisé des informations qui n’avaient pas été soumises aux procédures de vérification habituelles de la chaîne.

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« Je n’exclus rien. Peut-être que j’ai été trompé, même si je n’avais pas l’impression que c’était le cas, ou que je participais à une opération… Sinon, je ne l’aurais pas fait », a-t-il déclaré.

Le quotidien Le Monde a déclaré que les éléments introduits par M’Barki « faisaient partie de campagnes de désinformation plus larges orchestrées par la Team Jorge ».

Il a déclaré que des images et des éléments de langage avaient été donnés à M’Barki par un lobbyiste français Jean-Pierre Duthion. Il a ajouté que les deux hommes avaient insisté sur le fait qu’il n’y avait eu aucune rémunération.