L’avenir incertain d’Emmanuel Macron

Il y a une semaine, le 6 juillet 2022, le premier ministre Élisabeth Borne, dont le recours à l’article 49.3 de la constitution pour faire passer des lois a provoqué des réactions négatives, a été limogée par Emmanuel Macron. Elle a été remplacée par Gabriel Attal, 34 ans, devenu ainsi le plus jeune premier ministre de la Cinquième République.

Le président français, qui essaye de retrouver les vieilles vibes, est-il en train de vivre ses derniers moments de gloire? Ce changement soudain saura-t-il calmer les esprits mécontents?

Alexander Hurst, un Américain devenu français par naturalisation, a déclaré lors de l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, il y avait un sentiment d’excitation suite à son discours centré sur l’Europe. Cependant, cette euphorie a rapidement été remplacée par la déception, car le président n’a pas réussi à maintenir la promesse de changement et de renouveau.

Hurst estime que Macron a commis une grave erreur en ne présentant pas la réforme libérale du marché du travail aux côtés d’un investissement dans les énergies renouvelables, l’éducation et la santé. Cette omission a provoqué un écart entre Macron et une partie de sa coalition de gauche.

La nomination d’Attal, jeune et populaire, est interprétée comme une tentative désespérée de Macron pour regagner le soutien de la jeunesse et de la gauche. Cependant, selon Hurst, Macron aurait dû faire ce choix il y a 18 mois avec Raphaël Glucksmann, un politicien de centre-gauche pro-européen.

Le départ de Borne et l’arrivée d’Attal montrent que Macron réalise enfin que de suivre l’extrême droite politiquement n’est pas une stratégie gagnante. Pourtant, selon Hurst, il est peut-être déjà trop tard pour changer les choses.

La popularité d’Attal auprès des jeunes et son ouverture à représenter la France lors des prochaines élections parlementaires européennes constituent un espoir pour Macron, mais le président devra également faire le sacrifice de prendre un peu de recul pour laisser la place à la nouvelle génération.

  • Alexander Hurst est chroniqueur pour The Guardian Europe