Le gouvernement français est sur le point de payer près de 10 milliards d’euros (8,5 milliards de livres sterling) pour nationaliser entièrement EDF alors que les ministres tentent de s’attaquer à la crise énergétique européenne.

Le ministère français des Finances a annoncé mardi qu’il avait offert 9,7 milliards d’euros ou 12 euros par action pour acheter les 16% d’EDF endettés qu’il ne possède pas déjà.

Le gouvernement du Premier ministre français, Elisabeth Borne, tente de consolider l’approvisionnement énergétique domestique au milieu des inquiétudes concernant les finances de la société énergétique, qui construit également la centrale nucléaire Hinkley Point C dans le Somerset.

Les ministres veulent prendre des mesures pour empêcher les factures énergétiques de grimper encore plus dans un contexte de crise de l’approvisionnement en gaz en Europe, causée en grande partie par des relations dégradées avec le grand fournisseur russe suite à son invasion de l’Ukraine.

L’offre de 12 € par action est une prime de 53 % par rapport au cours de clôture de 7,84 € pour l’action EDF le 5 juillet, la veille de l’annonce de la nationalisation par Borne. C’est également plus que le prix de 8 milliards d’euros qui est apparu la semaine dernière.

Les actions d’EDF, qui étaient suspendues depuis le 13 juillet alors que les investisseurs attendaient les détails du plan gouvernemental, ont bondi de 15% à 11,80 €, valorisant l’ensemble de l’entreprise à 45,4 milliards d’euros.

« Le prix se situe dans la fourchette haute compte tenu des pairs et des conditions du marché », a déclaré Gregory Lafitte, analyste chez Tradition. Lafitte a ajouté que la plupart des estimations du prix de l’offre variaient de 10,50 € à 12,50 €.

L’investissement de près de 10 milliards d’euros représente une part importante des dépenses du gouvernement français. L’année dernière, le budget de l’État du pays a dépassé les 400 milliards d’euros, dont 60 milliards d’euros pour les dépenses de défense et 61 milliards d’euros pour les pensions de l’État.

Les porteurs de la dette convertible de la société se verront offrir 15,64 euros pour chaque obligation, et l’offre définitive sur les actions EDF sera soumise à l’Autorité des marchés financiers début septembre.

La nationalisation offre une certaine certitude sur les finances d’EDF à un moment crucial pour l’entreprise. Le président-directeur général de longue date, Jean-Bernard Lévy, 67 ans, devrait quitter ses fonctions dès septembre.

La production nucléaire d’EDF représentait 69 % de l’approvisionnement en électricité de la France en 2021. Cependant, ce niveau d’approvisionnement devrait tomber cette année au niveau le plus bas depuis plus de trois décennies en raison d’une combinaison d’entretien, de rechargement et de réparations sur 12 réacteurs.

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Par ailleurs, la France a conclu lundi un accord énergétique à long terme avec les Émirats arabes unis pour l’approvisionnement en carburant et en gaz alors qu’elle s’efforce de réduire sa dépendance au gaz russe, qui représentait environ 17 % de ses approvisionnements en gaz avant la guerre.

Au Royaume-Uni, une décision de planification retardée sur l’avenir du projet de centrale nucléaire de Sizewell C, soutenu par EDF, doit être annoncée par le gouvernement mercredi.

Hinkley Point C ne devrait pas être en service avant 2027 en raison de retards de construction.