La France fait face à des manifestations de rue et à de fortes perturbations mardi alors que les travailleurs des transports et le personnel des raffineries entament des grèves continues contre le projet d’Emmanuel Macron de relever l’âge de la retraite à 64 ans.

Pour la sixième fois depuis le début de l’année, les syndicats ont convoqué une journée nationale de grèves et de manifestations, visant à répéter la forte participation observée lors de la première grande manifestation, le 19 janvier, lorsque plus d’un million de personnes ont manifesté contre les modifications des retraites. .

Les perturbations devraient être plus importantes et durer plus longtemps car les syndicats des chemins de fer ont appelé à des grèves continues et à durée indéterminée, qui pourraient affecter tous les trains nationaux ainsi que les lignes internationales, y compris l’Eurostar.

Les autobus urbains locaux et les rames de métro dans les grandes villes seront également touchés. Les compagnies aériennes seront touchées, avec jusqu’à 30% des vols annulés mardi et mercredi en raison de la grève des contrôleurs aériens. Les transporteurs routiers pourraient organiser des ralentissements et bloquer les routes vers les grandes villes. Les livraisons aux supermarchés et aux commerces risquent d’être perturbées.

« L’idée est de mettre la France à l’arrêt », a déclaré Fabrice Michaud, de la branche cheminots du syndicat CGT.

Le ministre des Transports, Clément Beaune, a déclaré à la chaîne de télévision France 3 que ce serait « l’un des jours de grève les plus difficiles » pour les voyageurs depuis le début des manifestations.

Certains étudiants, notamment à l’université Rennes 2 en Bretagne, ont commencé à bloquer les facultés lundi soir. Des fermetures d’écoles sont attendues mardi alors que certains enseignants des écoles primaires et secondaires organisent une grève d’une journée. Les collectes de poubelles pourraient également être affectées dans plusieurs villes en raison de la grève des travailleurs.

Des étudiants parisiens ont participé à des manifestations contre les retraites le mois dernier.
Des étudiants parisiens ont participé à des manifestations contre les retraites le mois dernier. Photographie : Samuel Boivin/NurPhoto/REX/Shutterstock

Les propositions de Macron visant à relever l’âge de la retraite de 62 à 64 ans et à augmenter le nombre d’années de travail requises pour prétendre à une retraite à taux plein sont débattues au Sénat français.

Le président a été gravement miné sur le front intérieur après que son groupe centriste n’a pas réussi à remporter la majorité absolue aux élections législatives de juin dernier au milieu des gains de l’extrême droite et de la gauche radicale.

Sans majorité, le gouvernement doit compter sur les Républicains de droite pour soutenir les modifications des retraites, mais leurs sénateurs et législateurs font pression pour des modifications.

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Les discussions devraient se terminer fin mars. On s’attend à ce qu’un comité composé de législateurs des deux chambres du parlement recherche un accord potentiel sur une version commune du texte, qui sera éventuellement présenté pour approbation à l’assemblée nationale puis au sénat. Mais des tensions subsistent quant au niveau de soutien.

Le gouvernement est déterminé à poursuivre les modifications des retraites, et son porte-parole a déclaré que le pays était confronté à des problèmes plus urgents que les grèves, comme la crise du coût de la vie.

Un sondage Ifpo pour le journal du dimanche Le Journal de Dimanche a révélé que seuls 32% des Français soutenaient les changements de retraite de Macron.

Laurent Berger, le chef du syndicat modéré CFDT, a reproché à Macron de ne pas avoir rencontré les dirigeants syndicaux. Il a dit que le président doit écouter les Français. « Il ne peut pas rester silencieux comme il l’a fait au cours des deux derniers mois », a déclaré Berger.