Emmanuel Macron a chargé le gouvernement d’examiner si l’euthanasie ou l’aide à mourir devrait être autorisée en France après qu’une convention citoyenne a voté en sa faveur.

Il a déclaré qu’un projet de loi serait produit d’ici la fin de l’été et a également promis un « plan décennal » sur les soins de fin de vie. « Notre système d’accompagnement de la fin de vie reste inadapté aux exigences contemporaines », a-t-il déclaré.

Le président français s’exprimait au palais de l’Élysée après avoir rencontré les membres d’une convention de 184 personnes mise en place pour examiner la question de l’euthanasie et de l’aide à mourir. Il a voté à une majorité de 76 % en faveur d’une certaine forme d’euthanasie ou d’aide à mourir sous certaines conditions pour ceux qui le souhaitent.

Macron a déclaré qu’il avait demandé au gouvernement de travailler avec le Parlement pour s’appuyer sur les travaux de la convention. « La décision de la convention porte en elle une exigence et une attente d’un modèle français de la fin de vie. Nous y répondrons », a-t-il déclaré.

Le président n’a pas précisé s’il soutenait une quelconque forme d’aide à mourir ou si elle serait incluse dans un projet de loi couvrant les soins de fin de vie.

La loi actuelle en France date de 2016 et permet au personnel médical de placer une personne proche de la mort et souffrant de douleurs intolérables sous sédation permanente, mais ne les autorise pas à administrer ou à fournir une substance létale.

L’aide médicale à mourir, où le personnel médical fournit les moyens à quelqu’un de mettre fin à ses jours mais que le patient l’administre lui-même, ou l’euthanasie volontaire, où un médecin joue un rôle actif pour mettre fin à la vie d’une personne à sa demande, sont autorisées dans un certain nombre de pays européens. L’aide médicale à mourir est légale en Suisse depuis les années 1940 et l’euthanasie est légale en Belgique, aux Pays-Bas, au Luxembourg et en Espagne. L’année dernière, un Italien, paralysé 12 ans plus tôt dans un accident de la circulation, est décédé dans le premier cas d’aide médicale à mourir en Italie. D’autres pays de l’UE, dont le Portugal, envisagent d’autoriser une certaine forme d’aide médicale à mourir.

Le conseil national des médecins français, l’Ordre des médecins, s’oppose à ce que ses membres aident des personnes à mettre fin à leurs jours.

La convention a décidé que l’aide médicale à mourir ne devrait être envisagée que pour les patients capables d’exprimer leur souhait « à tout moment », et non pour ceux comme les patients atteints de démence ou de la maladie d’Alzheimer qui pourraient ne pas être en mesure de le faire.

Macron a supervisé la mise en place de plusieurs « conventions citoyennes » pour débattre des « questions liées à la vie de la nation ». Or, le gouvernement a été accusé d’ignorer les conclusions de la convention climat de 2020.

Macron a déclaré que les groupes de citoyens ne devraient pas décider à la place du Parlement mais que leurs conclusions seront « prises en considération ».

Un sondage d’opinion du Journal du Dimanche a révélé que 70% des personnes interrogées étaient favorables à une forme d’aide médicale à mourir.