En Afrique du Sud comme en Guadeloupe, la désinformation tue, par le professeur Gilles Pialoux › Geeky News - 1

C’est une constante depuis le début de cette pandémie de Covid, il convient de se méfier des raccourcis et des liens de causalité qui s’établissent sur une simple conjonction d’événements. Prenez l’Afrique du Sud par exemple, un pays où les variantes Beta et Omicron ont émergé. Aujourd’hui, la honte est jetée sur ce pays qui, pourtant, collabore de manière exemplaire à l’échange d’informations sur ces variantes inquiétantes du Covid, comme il l’avait fait dans la lutte contre le sida.

Dans une tribune publiée le 2 décembre dans la revue Nature, quatre scientifiques sud-africains, dont deux membres de l’équipe à l’origine de la découverte des variantes Beta et Omicron, interrogent la communauté internationale sur le risque qu’elle pourrait faire peser sur l’évolution de la pandémie pour interrompre l’accès aux soins pour les personnes vivant avec le VIH : « L’échec à lutter contre la pandémie au moment de la plus grande urgence dans les pays avec des taux élevés de personnes infectées par le VIH à un stade avancé et un traitement insuffisant pourrait conduire à l’émergence de variantes du SRAS-CoV – 2 coronavirus qui sont plus transmissibles ou rendent les vaccins moins efficaces. « Au-delà de l’« interdiction de voyager », la fermeture de nos aéroports aux vols en provenance d’Afrique australe, une population reste ainsi jetée dans l’herbe de l’opinion publique et à la face du monde : les personnes séropositives vivant avec le VIH.

L’émergence de variantes ne se réduit pas à la prévalence du VIH en Afrique du Sud

En effet, avec près de huit millions de personnes vivant avec le VIH, l’Afrique du Sud est le premier foyer de l’épidémie mondiale de VIH. Au moins deux millions d’entre eux, un nombre probablement sous-estimé, ne sont pas sous traitement anti-VIH et sont donc fortement contaminés. Le fait que le variant Omicron soit apparu dans cette région du monde où le taux de prévalence du VIH est plus élevé chez les femmes qui accouchent (30%) que le taux de vaccination COVID (27%) remet en cause les mécanismes d’apparition de ces variants. Une personne immunodéprimée par le VIH, non traitée et infectée par Sars-cov-2, est en effet plus susceptible de sécréter des variants mutés.

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Mais l’arrivée des COV, ces variantes inquiétantes selon l’OMS, ne se réduit pas à cette conjonction. Il s’agit d’ignorer le contexte social, les inégalités d’accès au dépistage exacerbées par la crise sanitaire, et le scepticisme à l’égard de la science voire le déni ancré dans la culture sud-africaine. On ne peut que rappeler comment plusieurs présidents de l’État sud-africain, dont Thabo Mbeki (1999-2008), ont même nié l’existence d’une transmission virale du virus du sida pour soutenir l’idée que sa seule cause serait la pauvreté et l’exploitation coloniale. Ces forces de résistance à la rationalité de la santé publique d’en haut persistent en Afrique du Sud, comme nous aux Antilles. Ils nous interpellent parce qu’ils ont une signification politique très profonde et ne doivent pas être abordés avec condescendance.

Comment expliquer qu’à l’autre bout de la planète, les mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets ?

En miroir, l’analyse du rejet violent de la vaccination contre le Covid-19 en Guadeloupe ne se réduit pas à l’expérience traumatisante du chlordécone. De la même manière, pour résumer la situation dramatique actuelle qui s’est maintenue face à la quatrième vague grâce au couvre-feu imposé pour des raisons d’insécurité, ou celui de l’Afrique du Sud, à l’écume du colonialisme, l’esclavage reviendrait à dire la le moins réducteur. Comment expliquer autrement qu’à l’autre bout de la planète covid les mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets ? La Réunion et Mayotte ont vu leur couverture vaccinale complète atteindre près de 63 % et 53 % début octobre. Et la vaccination contre le Covid-19 est devenue obligatoire après l’adoption à l’unanimité par le Congrès de Nouvelle-Calédonie de la délibération n°44/CP du 3 septembre 2021, qui institue une obligation de vacciner contre le virus du SRAS. . -CoV-2 à tous les adultes sauf contre-indication médicale.

La résistance au vaccin en Guadeloupe, où la mortalité hospitalière liée à la pandémie a battu des records – l’équivalent de 60.000 décès en deux mois recensés à l’échelle métropolitaine – exprime, nous dit la sociologue Stéphanie Mulot, « une position de « nationalisme identitaire » et ont leurs racines dans les idéologies néolibérales et les aspirations décoloniales spécifiques. D’autres éléments rapprochent encore l’Afrique du Sud et la Guadeloupe : les théories du complot allant de la stratégie décidée par on ne sait quel pouvoir pour diminuer la population mondiale – ici d’un « négricide » donc dirigé – à la peur du vaccin plutôt que la peur de contracter le virus, dont les effets seraient facilement contrôlés par diverses pharmacopées traditionnelles ou d’autres médicaments de recyclage sciemment éliminés par Big Pharma.

En métropole, on a vu combien le glissement s’est opéré lors des deux premières vagues de réaffirmation populiste et scientifique vers un certain déni. Si la « tranquillité » de la première heure est tombée sur les réseaux sociaux, l’hydre survit. Surtout sur des sujets plus sournois. Comme l’idée que le Covid ne circulerait pas chez les enfants, ou que l’immunité naturelle contrôlerait la pandémie et que les vaccinés, « première source de contamination », représenteraient en réalité « trois milliards de cocus » trompés par les experts et la science, selon à l’affirmation totem d’André Bercoff (à LCI), affirmation qui ne peut résumer son travail de désinformation. Peut-être qu’un jour on pourra analyser l’impact sanitaire qu’ont eu ces vrais débatteurs et faussement rassurants sur la vaccination des vaccins et l’évitement du passé.

Au-delà du virus, du manque d’accès des pays émergents aux vaccins, la désinformation tue partout dans le monde.

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Le professeur Gilles PIALOUX est chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Tenon (AP-HP) à Paris (20e siècle). Membre du collectif PandemIA et du centre de santé Terra Nova, il est aussi l’auteur de « Nous n’étions pas prêts. Livre des records au temps du coronavirus » (éd. JC Lattès).

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