Huit militaires et 57 « terroristes » ont été tués dans des affrontements dans une base rebelle du nord du Mali où des groupes jihadistes rivaux, dont l’Etat islamique, sont actifs, a annoncé samedi l’armée malienne.

Les combats de vendredi ont suivi un raid aérien et ont éclaté un jour après que la France et ses alliés ont annoncé leur retrait militaire du pays africain.

L’armée malienne a déclaré avoir mené l’attaque contre la base rebelle après que ses troupes aient été attaquées par des hommes armés non identifiés dans la région d’Archam, dans le nord en proie au conflit, près de la frontière avec le Burkina Faso et le Niger agités.

Huit soldats sont morts et 57 rebelles armés ont été « neutralisés » dans les « affrontements violents » qui ont suivi, a indiqué l’armée.

Le Mali, un pays enclavé de 21 millions d’habitants, a lutté pour contenir une insurrection djihadiste brutale qui a émergé en 2012, avant de se propager au Burkina Faso et au Niger voisins.

Des milliers de soldats et de civils ont été tués et 2 millions de personnes ont été déplacées par le conflit à l’échelle du Sahel, dont le Mali reste le centre.

Environ 40 civils – soupçonnés d’être fidèles à des groupes jihadistes rivaux, selon des sources locales – ont été tués cette semaine dans la même zone où l’incident de vendredi s’est produit.

Elle s’est déroulée dans la zone dite des « trois frontières », haut lieu de la violence djihadiste où l’État islamique du Grand Sahara et la plus grande alliance djihadiste du Sahel, le groupe GSIM aligné sur Al-Qaïda, sont particulièrement actifs.

L’armée malienne a déclaré qu’elle cherchait des « sanctuaires terroristes » dans la région. Les forces déployées dans la zone des trois frontières comprennent la propre armée du Mali, ainsi que des troupes françaises et européennes et des casques bleus de l’ONU.

La veille, le président français Emmanuel Macron avait annoncé le retrait des troupes françaises du Mali.

La France est intervenue pour la première fois en 2013 et compte environ 4 600 soldats stationnés dans tout le Sahel, dont 2 400 au Mali. Les relations entre les deux pays se sont fortement détériorées après que des officiers de l’armée malienne dirigés par le colonel Assimi Goïta ont renversé le président élu Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020. L’armée a ensuite renversé les dirigeants civils d’un gouvernement de transition l’année dernière lors d’un deuxième coup d’État.

Les partenaires internationaux du Mali – dont la France et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest – ont insisté pour que la junte respecte sa promesse d’organiser des élections en février 2022 et de rétablir un régime civil. Mais la junte a ensuite lancé des plans pour rester au pouvoir jusqu’à cinq ans.

Vendredi, le gouvernement malien dirigé par l’armée a demandé à la France de retirer ses forces de l’État du Sahel « sans délai ». Le Mali a également demandé au plus petit groupe européen de forces spéciales Takuba, créé en 2020, de partir rapidement.

Mais Macron a répondu par une déclaration disant qu’il ne compromettrait pas la sécurité des soldats français et que le retrait se déroulerait « de manière ordonnée ».