Le film « Name Me Lawand » de Edward Lovelace raconte l’histoire de Lawand Hamad Amin, un jeune garçon irakien kurde profondément sourd qui a fui son pays il y a environ huit ans avec sa famille et s’est retrouvé dans la « jungle » de Calais avant d’être aidé à rejoindre le Royaume-Uni par une association caritative pour les handicapés. Lawand a été installé à Derby où il est devenu un élève brillant à l’école royale pour les sourds. Grâce à une aide auditive de haute technologie et en apprenant la langue des signes britannique, il a pu comprendre le monde pour la première fois, améliorer sa relation avec sa famille et réaliser qu’il n’était pas un élève perturbateur et en échec comme tout le monde le pensait, mais un enfant vraiment intelligent. Cependant, l’Office des étrangers a indiqué que la famille de Lawand pourrait être expulsée et ils se sont retrouvés face à une bataille.
Le film de Lovelace tente de pénétrer dans la conscience de Lawand, peut-être dans l’esprit empathique et intuitif de « The Reason I Jump », un documentaire sur la neurodivergence. On retrouve ici quelques scènes fascinantes, impressionnistes et presque associatives, bien que parfois je me suis demandé si le film était peut-être un peu trop rêveur dans sa vision imaginaire d’un autre monde, confondant peut-être la vision du monde de Lawand avec son propre idéalisme anxieux. Je dois dire que je pense aussi qu’il repose un peu trop, par moments, sur une musique et des images à la manière de Malick, et j’aurais aimé entendre plus directement les parents de Lawand qui sont presque totalement silencieux. Mais il y a quelque chose de inspirant dans les scènes montrant ses cours avec son professeur Sophie Stone, ainsi que dans la poésie que le film trouve, non seulement dans la détermination solitaire de Lawand, mais aussi dans celle de son frère Rawa, qui s’efforce d’être son ami et son allié.