Si vous deviez programmer une saison des meilleurs pires films de la filmographie de Nicolas Cage – autrement dit, ses performances les plus intéressantes/bizarres/démentes dans des films à petit budget – ce thriller déjanté serait certainement un bon candidat. On y retrouve une performance dérangée et divertissante de Cage, arborant une chevelure rouge vif et une veste de fumeur couleur marron qui le fait ressembler à un lutin devenu chanteur de cabaret, le tout agrémenté d’un fort accent de Boston. Le personnage sans nom de Cage monte sans invitation dans la voiture de David (interprété par Joel Kinnaman, excellent en rôle sérieux ici), qui est déjà en retard pour se rendre à l’hôpital où sa femme accouche. Malgré les protestations de David selon lesquelles il n’est ni un taxi ni un Uber, Cage sort une arme et l’oblige à conduire. Qui oserait dire non à quelqu’un ayant des dents aussi éclatantes ?
Étant donné le titre, on pourrait pardonner aux spectateurs de s’attendre à ce que Cage se révèle être le Diable en personne, venu récolter son dû. Il s’avère qu’il n’est pas celui que l’on pourrait croire, mais le réalisateur Yuval Adler et le scénariste Luke Paradise maintiennent le mystère jusqu’à la fin, y compris sur le cas de David. L’histoire de ce dernier reste intrigante et vague tout au long du film : il insiste sur le fait qu’il est simplement un homme stressé par ce qui se passe à l’hôpital, où sa femme, entendue uniquement au téléphone, connaît un deuxième accouchement difficile, mais il dévoile quelques mouvements astucieux de sa part, laissant entendre qu’il pourrait y avoir plus qu’il n’y paraît ici.
La scène centrale – si parfaitement chorégraphiée qu’elle pourrait presque être un court métrage indépendant – est une scène dans un diner où les deux s’arrêtent pour manger alors que le passager tient toujours une arme dans sa poche. Le moment où Cage commande un sandwich thon fondu auprès de la serveuse sarcastique Alexis Zollicoffer semble être un hommage à la demande immortelle de substitution de nourriture de Jack Nicholson dans « Cinq pièces faciles ». S’ensuit un délicieux numéro de danse loufoque et de chant sur le tube disco classique d’Alicia Bridges, « I Love the Nightlife », qui ne manquera pas de faire réagir les fans de Cage de manière exubérante dans les allées. Même si la fin est un peu décevante, dans l’ensemble c’est un régal.
- Nicolas Cage livre une performance déjantée et divertissante dans ce thriller déjanté
- L’intrigue maintient le suspens jusqu’à la fin
- Joel Kinnaman est excellent dans son rôle sérieux face à Cage
- La scène du diner est parfaitement chorégraphiée et rappelle des classiques du cinéma
- Le film ravira les fans de Cage avec des moments loufoques et des numéros de danse
- La fin est un peu décevante, mais le film reste divertissant dans l’ensemble
- « Sympathy for the Devil » sortira le 8 septembre sur les plateformes numériques