Ils ne sont pas une conséquence du réchauffement climatique, mais la probabilité qu’ils touchent les côtes françaises est préoccupante. Un tsunami est une vague océanique – une énorme vague résultant d’un tremblement de terre sous-marin (ou d’une éruption). Le plus meurtrier s’est produit en 2004 à Sumatra, au large de l’Indonésie, après qu’un séisme de magnitude 9,1 sur l’échelle de Richter a tué 250 000 personnes. « Cette catastrophe a été un choc électrique pour toute la communauté internationale, et les risques, même pour la France, ne sont pas nuls en Atlantique et en Méditerranée », explique Hélène Hébert, géophysicienne à la direction des applications militaires du Commissariat à l’énergie atomique (CEA). ).

La métropole est menacée par un tremblement de terre au large de l’Algérie

Historiquement, le plus fort tsunami connu à avoir frappé l’Europe a été le tsunami de Lisbonne du 1er novembre 1755, estimé entre 8,5 et 9 magnitudes, qui a détruit la ville portuaire et provoqué un tsunami dont les effets ont traversé l’océan Atlantique et se sont fait sentir à grande distance. comme Fort de France en Martinique. La Caraïbe, proche des failles sous-marines connues, apparaît comme la plus vulnérable de France, d’autant qu’à l’étranger, la conscience des risques est plus forte qu’en France métropolitaine, en partie parce que les populations sont soumises à des « aléas naturels » récurrents potentiels (Pyton-de – La Fournaise à la Réunion, ouragans à la Martinique). Toujours est-il que la métropole pourrait faire face à un cataclysme similaire.

« Aujourd’hui, le scénario le plus dangereux est du côté de la Grande Bleue : il y a un risque réel sur toute la côte qui s’étend du Maroc à la Tunisie, car cette région s’avère être une zone de subduction entre les plaques africaine et eurasienne, ce qui voit la première avancée de 2,5 centimètres par an vers le nord-est », explique Pascal Roudille, responsable du Laboratoire de surveillance géophysique opérationnelle du CEA à Breuyères-le-Châtel (Essonne).

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Là encore, un tel événement s’est déjà produit dans un passé récent : d’abord en mer Ligure (au nord de la Corse) en 1887 (la ville de Nice a été particulièrement touchée), puis le 21 mai 2003, lorsqu’un puissant séisme s’est produit à Boumerdes. , une région située au nord-est de l’Algérie avec une magnitude de 6,9. « Le tsunami créé a causé peu de dégâts sur les côtes françaises, mais il est intéressant dans son processus : immédiatement après un séisme sous-marin, la vague monte lentement, mais avec un déplacement horizontal sur une longue distance, lorsqu’elle se produit à environ 200 kilomètres », explique Pascal Rudil. Et plus le panache de vagues se rapproche du continent, plus il ralentit et l’amplitude (hauteur des vagues) augmente. Résultats ? Une vague d’environ deux à trois mètres de haut, dont les restes se sont échoués en France, a provoqué des perturbations dans huit ports entre Toulon et Menton (200 bateaux ont été détruits) et provoqué des baisses brutales de niveau liées à des sorties d’eau.

Détection primaire pour sauver des vies

« Parce qu’ils sont le résultat de tremblements de terre, les tsunamis ne sont plus prévisibles. En revanche, au moment où ils sont détectés, selon leur puissance et l’endroit en Méditerranée où ils sont provoqués, il faut compter une heure avant que la vague touche le sol, donc on a un laps de temps, certes court, mais ce qui peut permettre d’avertir la population et de sauver un grand nombre de vies », explique Hélène Hébert. D’où la création du centre d’alerte aux tsunamis (Cenalt) sur le site de Breuyères-le-Châtel (Essonne), qui fête ses dix ans.

Il y a une vingtaine de tables dans la salle principale avec des écrans partout, un peu comme une salle de fusée. Au mur, sur l’écran principal, se trouve une immense carte de l’Europe avec de minuscules triangles, dont certains clignotent. « Il s’agit d’un réseau de marégraphes et de sismomètres qui fournissent des informations opérationnelles sur l’état de la mer, explique Pascal Rudil. Ainsi, la France, par exemple, à travers le service hydrographique et océanographique de la marine, a déployé 44 sismomètres implantés dans les principaux ports du littoral de la métropole. « Nos collègues étrangers ont les mêmes instruments, et nous échangeons constamment des informations, poursuit le géophysicien. Dès que l’alerte retentit, un message automatique en anglais démarre. Les hommes de Senalta, en service vingt-quatre heures sur vingt-quatre, 365 jours par an, doivent alors caractériser le danger selon son degré d’importance : « Nous avons trois niveaux – jaune, orange et rouge – selon l’ampleur du danger. tremblement de terre et sa localisation. Nous l’analysons et adressons un message au centre opérationnel de la gestion interministérielle de crise du ministère de l’Intérieur, qui décide des mesures de prévention, d’abord au niveau préfectoral, puis au niveau des communes concernées.

Consignes pour la population côtière

« Depuis 2016, nous menons des exercices mensuels pour nous assurer que la chaîne de décision fonctionne de manière optimale, explique Yves Okde, sous-directeur de la planification, de la prévision et de la gestion des crises (ministère de l’intérieur et des affaires étrangères). Concrètement, si une alerte rouge est déclenchée, les autorités disposeront d’une quinzaine de minutes pour agir et faire en sorte que la population se mette à l’abri. « L’instruction principale est de les éloigner le plus possible du rivage ou de les emmener au sommet. La procédure est de se mettre à couvert 200 mètres en amont et à une hauteur de 5 mètres », précise Yves Okde. Pour ce faire, depuis l’année dernière, les maires doivent élaborer un plan de sécurité, décrivant les moyens d’aider les gens à s’éloigner du littoral et créant des zones de refuge. Aujourd’hui les villes de Cannes et d’Antibes font partie des bonnes élèves. « Mais les Français de France métropolitaine ignorent le danger du tsunami, et tout notre travail est de les acculturer, notamment au niveau des scolaires ou des professionnels, comme les restaurateurs vivant en bord de mer », explique Mendy Bengoubou-Valerius. . Chargé de Mission National de Prévention des Risques Sismiques et Volcaniques (Ministère de la Transition Ecologique et de l’Unité Territoriale).

Une des solutions passera par nos téléphones portables. Un dispositif baptisé « FR-Alert », déployé sur tout le territoire depuis juin 2022 pour les risques industriels, sera étendu au risque tsunami en 2023 : chaque habitant en zone d’alerte recevra un SMS après le déclenchement de la sirène, avec la nature du danger, sa localisation et le comportement à adopter. Mais les dirigeants de la Cenalt le reconnaissent : il est difficile d’attirer l’attention des personnalités publiques et du public sur une potentielle catastrophe dont on ne se souvient pas. Pourtant, il faut s’y préparer, estiment les experts de l’UNESCO : « Les statistiques montrent que la probabilité d’une vague de tsunami de plus d’1 mètre en Méditerranée dans les trente prochaines années est proche de 100 %.

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