C’était le grand jour d’Optimus. Après plusieurs mois à échauffer l’intérêt du public pour lui-même, Elon Musk a présenté le 30 septembre au soir deux prototypes de son mystérieux robot humanoïde. Le premier a pris la scène Tesla AI Day et a salué le public. Un clip diffusé lors de l’événement le montre également en train de livrer un colis à un employé de Tesla ou d’arroser des plantes.

Un autre prototype, dévoilé par l’équipe Tesla, est plus complexe, avec des câbles beaucoup moins visibles, mais ne peut pas encore bouger ni se tenir debout. Ce que les équipes de Tesla ont pu développer en si peu de temps est impressionnant. La robotique humanoïde est en effet une discipline extrêmement complexe.

Le pari qu’Elon Musk y fait n’est pas un simple coup de tête. Premièrement, Tesla a une connaissance extrêmement avancée de la vision par ordinateur, qui est un élément clé de ses véhicules semi-autonomes. Cela lui donne une longueur d’avance en robotique, car les androïdes ont aussi besoin de bien analyser leur environnement pour se déplacer sans blesser personne, blesser quoi que ce soit… ni se blesser.

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Tesla, qui possède des usines géantes et veut automatiser encore plus la production de ses véhicules électriques, sera le premier client d’Optimus, offrant à ce dernier des débouchés commerciaux avant même sa sortie. Enfin, la forme humanoïde choisie par Elon Musk présente des avantages indéniables, car elle confère aux robots une plus grande polyvalence : théoriquement, ils peuvent évoluer dans des environnements variés (terrain accidenté, entrepôts avec escaliers, etc.).

Des robots géniaux mais inefficaces

Tout miser sur cette forme humanoïde est cependant risqué. Ces conceptions sont en effet beaucoup plus difficiles à fabriquer que des robots de forme géométrique. Ainsi, le robot humanoïde Ameca, qui a fait sensation au CES 2022, se compose de plusieurs milliers de composants standardisés et de plus de 1 000 modules sur mesure. « L’enjeu, c’est que le corps humain s’appuie sur de nombreux axes : poignets, coudes, chevilles, genoux… Il faut donc tout répliquer avec des axes mécaniques et des systèmes motorisés », expliquait Cyril Cabbara, PDG de Shark Robotics, en mai dernier à L’ Exprimer.

Si Elon Musk a souligné lors du Tesla AI Day que l’Optimus devrait coûter au final « moins de 20 000 $ », alors on en est encore très loin. Tous les robots humanoïdes concurrents sont actuellement fabriqués à la main et coûtent une petite fortune. Le problème est que leurs capacités ne sont pas bien meilleures dans tous les domaines. Par exemple, le simple fait de se mettre debout demande de l’énergie à ces bipèdes métalliques, ce qui nuit gravement à leur autonomie. Ils ne rivalisent pas non plus avec les robots à chenilles ou à roues lorsqu’il s’agit de se déplacer rapidement ou de transporter de lourdes charges.

Par conséquent, pour que les robots humanoïdes deviennent utiles, d’énormes avancées technologiques et des réductions drastiques des coûts doivent être réalisées. Cependant, les équipes de Tesla ont déjà beaucoup de travail à faire pour mettre en place une conduite véritablement autonome dans leurs véhicules. L’éparpillement est un pari audacieux. Reste à savoir si Elon Musk réfutera les prédictions alarmantes, comme il l’a fait avec Tesla et SpaceX, ou si Optimus fera partie de sa liste d’échecs, comme SolarCity.

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