La célèbre actrice française Adèle Haenel a annoncé qu’elle quittait l’industrie du cinéma en raison de sa « complaisance générale » envers les prédateurs sexuels. Dans une lettre publiée dans le magazine Télérama, la star de Portrait de la jeune fille en feu a déclaré qu’elle transformait sa retraite en une déclaration politique, pour dénoncer l’échec de l’industrie cinématographique française à traiter les « agresseurs sexuels » et à ostraciser les femmes qui ont signalé des agressions. Haenel a déclaré qu’il était urgent de « tirer la sonnette d’alarme », car l’industrie cinématographique française avait réagi avec indifférence aux accusations de #MeToo.

La célèbre actrice française a également critiqué la complaisance de l’industrie cinématographique française envers des personnalités telles que Gérard Depardieu, Roman Polanski et Dominique Boutonnat, qui ont été impliquées dans des affaires d’inconduite sexuelle. Dénonçant le « mono-pole des mots et des finances de la bourgeoisie », Haenel a déclaré qu’elle n’avait « d’autre arme que son corps et son intégrité » pour se faire entendre.

Haenel, qui a été nominée pour sept Césars et en a remporté deux, a été absente des écrans de cinéma depuis la cérémonie des César de 2020, où elle avait quitté la salle en signe de protestation contre la victoire de Roman Polanski pour le meilleur réalisateur, avec son film J’accuse. Elle a également fait parler d’elle pour son engagement politique, participant à diverses manifestations contre les réformes controversées proposées par Emmanuel Macron.

Pour rappel, Haenel a également accusé le réalisateur français Christophe Ruggia de l’avoir agressée sexuellement lorsqu’elle avait 12 ans et jouait dans son film Les Diables. Ruggia, qui nie les accusations, est actuellement en cours d’enquête pour « agression sexuelle sur mineur ».

En annonçant son retrait de l’industrie cinématographique, Haenel utilise son influence pour mettre en lumière une question importante, celle des agressions sexuelles dans le monde du cinéma français. Cela pourrait inciter à des changements plus radicaux dans l’industrie cinématographique pour que de tels comportements soient éradiqués.