Le président Xi Jinping a défendu sa politique draconienne anti-Covid-19 et sa répression de la corruption en ouvrant dimanche la convention du Parti communiste chinois (PCC) qui doit lui confier un troisième mandat historique à la tête du pays en une semaine.

Sauf changements majeurs, ce nouveau sacre, qui doit avoir lieu le 23 octobre, au lendemain de la clôture du congrès, fera de M. Xi le dirigeant le plus puissant depuis le fondateur du régime Mao Tse-tung (1949-1976). ).

Le 20e Congrès du PCC a lieu « à un moment critique où l’ensemble du Parti et des peuples de toutes nationalités sont sur la voie de la construction d’un pays socialiste moderne », a déclaré Xi Jinping dans son discours devant 2 300 délégués réunis dans l’immense Palais du Peuple. , sur la place Tiananmen à Pékin.

Montant sur le podium sous un tonnerre d’applaudissements, Xi Jinping, 69 ans, a pris plus d’une heure et demie pour résumer les cinq dernières années et présenter sa feuille de route pour les cinq prochaines années.

Il a dénoncé l’ingérence de « forces extérieures » de Taïwan, une île que le régime chinois considère comme faisant partie de son territoire.

« Nous nous efforcerons de réaliser la perspective d’une réunification pacifique avec la plus grande sincérité et les plus grands efforts, mais nous ne nous engageons jamais à renoncer à l’usage de la force et nous réservons la possibilité de prendre toutes les mesures nécessaires », a-t-il menacé.

Il a également déclaré que Hong Kong était passé « du chaos à la gouvernance » après la prise de contrôle radicale du territoire par Pékin, où des manifestations massives en faveur de la démocratie ont eu lieu en 2019.

– Protéger la « santé du peuple » –

Tout d’abord, alors que l’une des principales questions tournait autour du maintien d’une stratégie stricte du « zéro Covid » indissociable du président chinois, M. Xi a fait valoir qu’à travers cette politique, la Chine a privilégié les vies humaines avant tout.

La Chine a « grandement assuré la sécurité et la santé de la population et obtenu des résultats positifs significatifs en coordonnant la prévention et le contrôle de l’épidémie avec le développement économique et social », a-t-il déclaré.

Cette politique du « zéro Covid » a accru la surveillance publique des citoyens désormais informatisés de ce pays, qui a déjà été critiqué sur la scène internationale pour des violations des droits de l’homme.

Le quasi-confinement du pays et les confinements répétés ont stoppé la croissance, qui cette année devrait être la plus faible depuis quatre décennies hors période Covid.

La Musique de l’Armée populaire de libération écoute le discours du président Xi Jinping à l’ouverture du Congrès du Parti communiste chinois le 16 octobre 2022 à Pékin. (AFP – Noël SELIS)

Si la presse grand public a soutenu cette semaine qu’il serait « irresponsable » de « s’allonger » face au virus, alors les coûts économiques de cette stratégie et le mécontentement populaire qu’elle provoque sont indéniables.

Une colère qui transcende parfois les réseaux sociaux : Cette semaine, malgré des mesures de sécurité renforcées dans la capitale, un homme a affiché deux banderoles hostiles au dirigeant chinois et au Covid zéro sur un pont de Pékin. L’un d’eux a appelé les citoyens à se mettre en grève et à expulser le « dictateur traître Xi Jinping ».

– « Des dangers graves » –

Dans son discours, Xi Jinping a également défendu sa redoutable campagne anti-corruption, répondant aux critiques qui l’accusent de l’utiliser pour réprimer ses rivaux et consolider le pouvoir.

« La lutte contre la corruption a remporté une victoire écrasante et s’est renforcée de toutes les manières, éliminant de graves dangers cachés au sein du parti, de l’État et de l’armée », a-t-il déclaré.

Au moins 1,5 million de personnes ont été sanctionnées dans cette campagne, que M. Xi a lancée dès son arrivée au pouvoir en 2012, afin d’éliminer les « tigres » (dirigeants suprêmes) et les « mouches » (petits fonctionnaires). ) avide de pots-de-vin. L’offensive s’accélère à l’approche de la convention.

Enfin, le président chinois a assuré que son pays, l’un des plus gros pollueurs de la planète, allait « promouvoir activement » la lutte contre le réchauffement climatique.

Environ 2 300 délégués du PCC de toutes les provinces, certains vêtus de tenues traditionnelles, nommeront d’ici samedi prochain un nouveau Comité central, une sorte de parlement du parti d’environ 200 membres, dont le Politburo. et ses 25 dirigeants est l’organe décisionnel.

Ouverture du 20e Congrès du Parti communiste chinois le 16 octobre 2022 au Palais du Peuple à Pékin (AFP - Noel CELIS)Ouverture du 20e Congrès du Parti communiste chinois, le 16 octobre 2022 au Palais du Peuple à Pékin (AFP – Noel CELIS)

En fait, ils ne feront que confirmer les décisions prises par les différentes factions du parti en amont : c’est d’ailleurs ainsi que Xi Jinping est arrivé au pouvoir en 2012, choisi comme homme de compromis entre les factions avant d’asseoir son contrôle au fil des années.

Le moment décisif sera la composition du futur Comité permanent, ce groupe de sept à neuf personnes au plus haut sommet du pouvoir. Mais il est peu probable que M. Xi, selon les analystes, fasse allusion à un éventuel successeur.