
Sur la poitrine plate de Jacqueline van Schaik, des fleurs et des papillons détournent le regard des cicatrices où se trouvaient autrefois ses seins, un tatouage que cette survivante du cancer chérit comme un « joyau ».
« C’est magnifique », s’exclame Mme Van Schaik, 56 ans, en larmes, alors qu’elle se retrouve dans le miroir d’un salon de tatouage à Lelystad, dans le centre des Pays-Bas. « Je ne vois plus de cicatrices, je vois ceci, cette perle », se réjouit la mère d’un garçon de 17 ans.
Miriam Schaeffer, fondatrice de Tittoo.org, montre la cicatrice laissée par l’ablation de son sein droit après un cancer, à Lelystad, aux Pays-Bas, le 10 janvier 2023. (AFP – Simon Wohlfahrt)
Radieuse aujourd’hui, elle dit avoir parcouru un long chemin, subissant une chimiothérapie et une radiothérapie après avoir reçu un diagnostic de cancer des deux seins en octobre 2020.
Darryl Veer, son tatoueur, fait partie d’un réseau d’artistes qui veulent aider les femmes post-mastectomie à aimer à nouveau leur corps après avoir vu à quel point celui-ci a changé de façon si spectaculaire.
Selon les autorités sanitaires, environ 1 femme sur 7 aux Pays-Bas développera un cancer du sein au cours de sa vie. Selon un site internet spécialisé dans le cancer, un tiers d’entre elles nécessitent une mastectomie.
Jacqueline van Schaik se fait tatouer une fleur sur la poitrine après avoir subi une mastectomie suite à un cancer du sein à Lelystad, aux Pays-Bas, le 10 janvier 2023. (AFP – Simon Wohlfahrt)
C’était donc avec Miriam Scheffer, 44 ans. Elle veut aussi un tatouage sur sa poitrine, « probablement un gros oiseau déployant ses ailes », mais ses cicatrices ne sont pas encore assez cicatrisées.
Entre-temps, l’été dernier, elle a créé une fondation offrant des tatouages gratuits aux femmes ayant subi une mastectomie. Jacqueline van Schaik en fut la première à bénéficier.
Ce principe existe déjà, notamment aux Etats-Unis et en France. L’objectif de Miriam Scheffer, mère d’une petite fille de huit ans, est de diffuser l’initiative dans toute l’Europe.
– « Trouvez-vous belle » –
Les femmes intéressées peuvent s’inscrire à partir de juin auprès de sa fondation Tittoo.org pour se faire tatouer à partir d’octobre, mois du dépistage du cancer du sein.
Photos de tatouages sur le mur d’une enseigne Tradtoo à Lelystad, aux Pays-Bas, le 10 janvier 2023. (AFP — Simon Wohlfahrt)
Grâce à la fondation, des femmes italiennes et suédoises pourront faire de même cette année à Florence, probablement aussi à Stockholm, « où il y a un groupe très actif de femmes +flat+, +flat+ », explique à l’AFP Mme Schaeffer. Elle espère ensuite développer cette initiative en Belgique et en Allemagne en 2024.
La Fondation recrute exclusivement des tatoueurs qui ont travaillé sur les cicatrices, comme Darryl Veer, 36 ans, qui a constaté un soulagement significatif après trois heures de séances avec Jacqueline van Schaik.
« J’étais sous pression parce que la dernière chose qu’un artiste devrait faire dans un tel cas, c’est de sauter le pas », dit-il, avant d’ajouter : « C’est vraiment la plus belle chose que l’on puisse faire avec un tatouage, faire ressembler quelqu’un à ça. » content. “.
La poitrine de Jacqueline van Schaik est désormais recouverte jusqu’aux épaules de deux fleurs rouges dont les tiges semblent prendre racine aux extrémités des cicatrices, accompagnées de papillons bleus.
« Se trouver belle et s’aimer : c’est un sentiment si précieux, et je l’ai perdu », avoue Jacqueline van Schaik, pleine d’émotions.
Jacqueline van Schaik se fait tatouer une fleur sur la poitrine après avoir subi une mastectomie suite à un cancer du sein à Lelystad, aux Pays-Bas, le 10 janvier 2023. (AFP – Simon WOHLFAHRT)
« Quelque chose d’essentiel qui fait de vous ce que vous êtes vous est enlevé, et cela me rend très triste », déclare cette femme délicate aux cheveux blancs qui a subi « tous les effets secondaires imaginables » pendant le traitement.
Afin de « se débarrasser » du cancer, elle a opté pour une mastectomie pratiquée en avril 2021. Mais la perte de ses seins « l’a beaucoup fait souffrir physiquement et mentalement ».
« Tous les jours en sortant de la douche, je me tenais devant un grand miroir, regardais ces cicatrices et voyais qu’on m’avait enlevée », témoigne-t-elle. « J’ai pensé à enlever le miroir, mais maintenant il peut rester », sourit-elle.

Grand fan de mangas et d’animes, je n’aime bien écrire qu’à propos de ses sujets, c’est pour ca que j’écris pour 5 minutes d’actus. Au quotidien de décortique, donne mes avis sur les différents épisodes et chapitres des mangas que j’aime lire.