Dans des cagoules en cotte de mailles argentées et des robes en plexiglas, des costumes en papier d’aluminium et des bottes spatiales d’un blanc étincelant, les fidèles sont venus rendre hommage. Lors du premier défilé Paco Rabanne depuis le décès du fondateur le mois dernier à l’âge de 88 ans, les clients fidèles et les fans qui se pressaient au premier rang aux côtés des éminents créateurs Jean Paul Gaultier et Nicolas Ghesquière ont reflété une nouvelle collection de défilés qui regorgeait d’éblouissantes argent et clinquant bruissant en hommage à la mode futuriste qui a fait la renommée de Rabanne.

Des jupes et des pantalons en fausse fourrure fabriqués à partir d’éclats de cristal bruissaient et scintillaient en hommage au plaisir de Rabanne à confectionner des vêtements à partir de matériaux improbables. Les délicats sacs de soirée en cotte de mailles qui ont été une signature et un best-seller de la maison pendant des décennies ont fait plusieurs apparitions.

Après que Rabanne se soit retiré de la mode en 1999, la maison qu’il a fondée a été relancée par le groupe de luxe espagnol Puig en 2011, initialement sous la direction du créateur Manish Arora. Depuis 2013, la maison est dirigée par Julien Dossena, qui a redonné vie au nom en renouant avec les looks cocktail brillants et tranchants des vestiaires de fête modernes.

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Dossena a laissé sur chaque siège du salon un mot signé remerciant « Monsieur Rabanne » pour sa « démarche créative utopique » et son « expression radicale ». En postface à la collection qu’il a créée pour l’occasion, Dossena a clôturé le défilé avec un final de cinq robes originales de Paco Rabanne.

Aux côtés de Pierre Cardin et d’André Courrèges, Rabanne a apporté une vision Space Age à la mode des années 1960. Ses innovations comprenaient des robes en cotte de mailles en aluminium clouté, des robes de mariée en papier, un manteau composé de triangles métalliques; une robe composée d’élastiques et une autre faite de 9 kg d’or, qui a été portée par la chanteuse française Françoise Hardy en 1968.

Le premier défilé du défunt créateur espagnol, intitulé 12 robes inportables, a scandalisé Paris lors de sa mise en scène en 1966. Les « robes » – bandes de plastique reliées entre elles par des anneaux métalliques – n’utilisaient ni tissus ni techniques de couture traditionnels. La réaction horrifiée de la presse mode est attisée par Rabanne qui, en 1967, déclare aux journalistes : « La haute couture n’est qu’un cadavre en décomposition entouré de vautours : éditeurs, journalistes, chroniqueurs et publicitaires… Ils ne peuvent se résoudre à admettre que la mode est mort, c’est pourquoi ils passent leur temps à essayer si fort de faire en sorte que le cadavre ait l’air bien vivant.

Bruno Pavlovsky, président de la Fédération de la Haute Couture et de la Mode, a rendu hommage à la place de Rabanne dans l’histoire de la mode française, déclarant que « Paco Rabanne était un créateur de mode majeur qui n’a jamais cessé d’explorer les savoir-faire traditionnels et les nouvelles techniques avec audace et excentricité. Un couturier qui a innové dans la mode depuis son premier défilé à Paris.