Alors que la campagne présidentielle française est lancée, l’un des écrivains les plus provocateurs du pays, Michel Houellebecq, revient avec un roman intimement lié aux prochaines élections. L’auteur de 65 ans d’Atomisé et de Plateforme sort vendredi l’édition française de son roman de 730 pages Anéantir (Détruire), avec un premier tirage important à 300 000 exemplaires.

Anéantir débute lors d’une campagne électorale présidentielle fictive en 2027. Marine Le Pen a démissionné de la tête du Rassemblement national mais le candidat d’extrême droite Éric Zemmour suscite toujours la polémique. Le président Emmanuel Macron est une autre figure de la vie réelle qui, bien que non nommée, semble figurer, tout comme Bruno Le Maire, l’actuel ministre de l’Économie. Le Maire, ami de Houellebecq, est l’inspirateur de Bruno Juge, l’un des protagonistes de l’histoire.

Le juge critique le président sortant (sous-entendu s’appuyer sur Macron), déclarant à un moment que le chef de l’État « a une conviction politique et une seule… ‘J’ai été fait pour être président.’ » Après deux mandats de ce leader , Houellebecq présente un pays à genoux, avec des taux de chômage et de pauvreté élevés.

On pense que les satires précédentes de Houellebecq ont eu une influence sur la politique française. Dans son best-seller Soumission 2015, la France élit un président musulman, et le roman a attisé les craintes d’une prise de contrôle islamiste de la France. (Lorsque le Guardian lui a demandé à l’époque s’il était islamophobe, l’auteur a répondu « probablement ».) Et son roman de 2019, Serotonin, qui critiquait la mondialisation et l’UE – Houellebecq est connu pour être farouchement eurosceptique – semblait prédire le mouvement des gilets jaunes. .

Les critiques d’Anéantir ont été largement positives jusqu’à présent. Le Monde le qualifie de « thriller politique qui vire à la méditation métaphysique », même si le magazine L’Obs l’a jugé trop long et l’a qualifié de « bâillement ».