La France a déclaré qu’un accord sur une proposition d’interdiction du pétrole russe par l’UE pourrait être conclu cette semaine, malgré l’opposition du Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, qui a comparé les plans à une bombe atomique.

Le président français, Emmanuel Macron, doit tenir un appel téléphonique avec le dirigeant hongrois plus tard mardi dans le but de sortir de l’impasse. Clément Beaune, un allié de Macron et du ministre français de l’Europe, a déclaré qu’il pensait « que nous pourrions conclure un accord cette semaine ».

Pendant ce temps, Ursula von der Leyen a déclaré qu’il y avait eu des progrès après s’être rendue à Budapest à la dernière minute pour discuter des plans avec Orbán lundi soir. Le président de la Commission européenne a décrit la discussion comme « utile pour clarifier les questions liées aux sanctions et à la sécurité énergétique ». Elle a ajouté: « Nous avons fait des progrès, mais des travaux supplémentaires sont nécessaires », promettant de tenir une vidéoconférence avec d’autres pays de la région pour renforcer la coopération sur les infrastructures pétrolières.

Les diplomates de l’UE insistent sur le fait que les 27 États membres sont unis derrière l’idée d’une interdiction du pétrole russe, des sources proches des pourparlers décrivant le retard comme technique plutôt que politique.

Inscrivez-vous à First Edition, notre newsletter quotidienne gratuite – tous les matins en semaine à 7h

Mais l’UE avait espéré annoncer l’embargo pétrolier et une nouvelle série de sanctions contre les Russes influents avant le week-end dernier, à la suite de la présentation des plans par Von der Leyen au Parlement européen mercredi dernier.

Environ un quart du pétrole de l’UE provient de Russie, mais certains pays en utilisent beaucoup plus. La Slovaquie et la Hongrie, pays enclavés dépendants à près de 100% du pétrole russe, se sont vu offrir un délai pour imposer l’embargo pétrolier jusqu’à fin 2024, afin de leur permettre de remettre en état leurs raffineries. La République tchèque s’est vu offrir un report jusqu’en juin 2024, tandis que l’interdiction complète entrerait en vigueur pour le reste de l’UE d’ici la fin de cette année.

Orbán a déclaré la semaine dernière que « sous sa forme actuelle », la proposition « équivalait à larguer une bombe nucléaire sur l’économie hongroise ». Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, a répété la phrase avant les entretiens de lundi avec Von der Leyen, selon le porte-parole international d’Orbán, Zoltán Kovács.

La Hongrie dit avoir besoin de cinq ans et de centaines de milliards de forints pour convertir sa raffinerie de Százhalombatta près de Budapest, qui ne peut recevoir que du pétrole russe. Les responsables hongrois disent qu’ils pourraient obtenir du pétrole de la Croatie, mais cela obligerait leur voisin du sud à augmenter sa capacité.

Orbán a également menacé de bloquer les tentatives de sanction du patriarche Kirill, le chef de l’Église orthodoxe russe, qui a décrit l’attaque contre l’Ukraine comme une « opération de nettoyage religieux ». S’exprimant à la radio hongroise la semaine dernière, Orbán a déclaré que la communauté orthodoxe de Hongrie lui avait écrit pour protester contre l’inclusion de l’ecclésiastique sur un projet de liste qui signifierait une interdiction de voyager et un gel des avoirs dans l’UE. Orbán a déclaré qu’il s’opposait à l’imposition de sanctions aux chefs d’église « parce que cela affecterait la liberté religieuse des communautés en Hongrie, qui est sacro-sainte ».