Les boulangers français ont pris pour cible une grande chaîne de supermarchés qui propose des prix bas anti-inflationnistes pour les baguettes, affirmant que cette décision sapera la concurrence dans l’une des industries les plus prisées du pays.

Le groupe Leclerc a déclaré mardi dans des annonces dans les journaux qu’« en raison de l’inflation, le prix moyen des baguettes pourrait augmenter de manière significative. C’est impensable », s’engageant à réduire ses marges bénéficiaires pour plafonner le coût du pain français signature à 29 centimes d’euro (24p).

Boulangers, agriculteurs et meuniers se sont réunis le lendemain pour attaquer Leclerc pour sa campagne.

Dans une déclaration commune, les organisations professionnelles ont déclaré que le prix moyen d’une baguette, un aliment de base quotidien dans les ménages français, avait atteint 90 cents, en raison de la hausse des coûts de la farine, de l’électricité et de la main-d’œuvre.

« Au moment même où le gouvernement et toutes nos professions s’emploient à rémunérer équitablement les agriculteurs, Leclerc lance cette campagne qui détruit les valeurs », ont-ils dit, accusant le supermarché de « démagogie ».

Les concurrents « se demandent… qui peut vivre dignement de ces prix ? poursuit la déclaration, notant également que la fabrication traditionnelle de la baguette est en lice pour la reconnaissance du patrimoine culturel de l’Unesco.

« Nous essayons de maintenir l’emploi et la qualité, il y a un prix à cela », a déclaré à l’AFP le président de l’association des meuniers de l’ANMF, Jean-François Loiseau.

« Il faut bien payer les gens, ceux qui plantent, récoltent, qui récoltent le grain et font la farine, ceux qui font le pain. Ce que fait Leclerc est honteux », a-t-il déclaré.

Christiane Lambert, la responsable du syndicat des agriculteurs FNSEA, a déclaré que « Monsieur Leclerc devra nous expliquer comment et combien il paie ses boulangers » compte tenu des prix les plus bas.

Le patron de Leclerc, Michel-Édouard Leclerc, a déclaré au magazine économique Capital que les prix des baguettes dans ses magasins étaient d’environ 30 cents « depuis au moins un an ».

« Dans un environnement où [prices for] tout monte et va continuer à monter, nous voulions envoyer le signal que Leclerc maintiendra les prix accessibles aux consommateurs », a-t-il déclaré.

« Les acteurs de ce secteur doivent accepter que les magasins Leclerc contrôlent leur relation avec les consommateurs », a-t-il ajouté.